Le conflit syrien sera au coeur d’une série de réunions en marge de l’Assemblée générale de l’ONU
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a affirmé hier que le conflit syrien était un «désastre régional avec des implications mondiales» et a réclamé une action du Conseil de sécurité pour y mettre fin.
«C’est une menace grave et croissante pour la paix et la sécurité internationales qui réclame l’attention du Conseil de sécurité», a-t-il déclaré dans un discours devant l’Assemblée générale de l’ONU. «La situation en Syrie s’aggrave jour après jour (…) la communauté internationale ne doit pas l’ignorer tandis que la violence échappe à tout contrôle», a-t-il martelé. Des «violations brutales des droits de l’Homme continuent d’être commises, en premier lieu par le gouvernement mais aussi par les groupes d’opposition», a-t-il souligné. «J’appelle la communauté internationale – notamment les membres du Conseil de sécurité et les pays de la région – à soutenir de manière ferme et concrète les efforts» du médiateur Lakhdar Brahimi. «Nous devons mettre fin à la violence et à l’afflux d’armes aux deux camps et mettre en oeuvre le plus vite possible une transition menée par les Syriens eux-mêmes», a poursuivi M.Ban.
Les 15 membres du Conseil de sécurité sont profondément divisés sur la question, la Russie et la Chine, s’opposant à de nouvelles pressions sur Damas alors que l’Occident et les pays du Golfe soutiennent de leur côté fermement la rébellion syrienne (formée de déserteurs, de mercenaires et de djihadistes islamistes) lui fournissant aide, armement et financement. La veille, l’émissaire international Lakhdar Brahimi a souligné devant le Conseil de sécurité qu’aucune issue n’était en vue en Syrie, où l’aviation et l’artillerie ont pilonné des positions rebelles.
L’émissaire de l’ONU a ainsi souligné devant les ambassadeurs des 15 pays membres du Conseil que la situation en Syrie était «extrêmement grave et se détériorait de jour en jour» faisant notamment état d’une crise alimentaire croissante. «Il n’y a pas de progrès en vue aujourd’hui ou demain» pour un règlement du conflit, a-t-il dit, exprimant néanmoins l’espoir de «trouver une ouverture dans un avenir pas trop éloigné».
Rendant compte aux ambassadeurs de sa première visite à Damas mi-septembre, il a indiqué que le gouvernement syrien estimait à 5000 le nombre d’étrangers combattant contre lui dans le pays et qu’il dépeignait de plus en plus la guerre civile comme «une conspiration de l’étranger».
L’ancien ministre algérien des Affaires étrangères, qui a pris ses fonctions le 1er septembre, a réitéré qu’il n’avait pas d’autre feuille de route que le plan en six points de son prédécesseur Kofi Annan pour mettre fin à 18 mois de conflit, selon un diplomate. Ce plan prévoyait en premier lieu l’arrêt des violences. Le conflit syrien, déclenché en mars 2011, sera au coeur d’une série de réunions en marge de l’Assemblée générale qui s’est ouverte hier à l’ONU. Aucune décision majeure n’est cependant à attendre, la communauté internationale étant profondément divisée, malgré l’escalade de la violence.
A Damas, une vingtaine de partis de l’opposition intérieure et proche de la Russie ont appelé de nouveau les protagonistes à cesser les combats et la tenue d’une conférence internationale en vue de l’instauration d’un régime «démocratique» et «pluraliste». Le gouvernement syrien a annoncé hier la reprise du grand quartier d’Arkoub dans l’est d’Alep. Une source militaire a affirmé à un correspondant de l’AFP sur place que «les opérations militaires sont terminées à Arkoub» et que «des perquisitions de maison en maison sont en cours». Les médias officiels, citant également une source militaire, ont évoqué «la purification de la région d’Arkoub des terroristes», terme désignant les rebelles et les djihadistes dans le vocable du gouvernement syrien.