Deux partis, le FFS et le mouvement El-Islah, ont déjà annoncé qu’ils ne participeront pas aux rounds de consultations sur la révision de la Constitution.
La cause étant bien entendu la désignation de l’actuel président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, à la tête de cette structure chargée de recueillir les avis et les propositions des partis politiques et de personnalités nationales
Le RCD n’a pas pour le moment tranché la question. Trois autres partis, le FLN, le RND et le MSP ont mis en place des ateliers de réflexion. Le FLN a installé quatre commissions pour actualiser leurs travaux qu’ils devront rendre le 12 mai. Le parti majoritaire qui plaide pour un régime présidentiel veut à tout prix imposer sa vision et son rythme.
De son côté, le RND a dégagé des groupes de travail pour préparer les propositions du parti sur les différents dossiers proposés à la réforme, notamment la révision de la Constitution et les autres textes concernés par ces réformes.
Ces groupes de travail soumettront leurs rapports au plus tard à la fin de mai. Le MSP s’est également mis de la partie puisqu’il a installé des commissions sur les différents chantiers, au lendemain du discours du Président. La commission finalisera son rapport prochainement. Enfin, six autres partis, dont le PRA, ont fait savoir qu’ils adresseront directement au président Bouteflika un mémorandum.
Ces partis comptent-ils court-circuiter Bensalah, le président de cette commission ? Une commission de réformes sans ligne directrice et sans but précis. Cette commission n’aura finalement aucun rôle majeur dans l’élaboration de la nouvelle Constitution. Elle sera une simple boîte aux lettres et un relais de la présidence.
La commission fera des propositions que le président Bouteflika va ensuite soumettre, soit à l’approbation du Parlement actuel, soit par référendum après les élections législatives de 2012.
Sitôt installé, sitôt fait : quelques jours après sa désignation, le président du Conseil de la nation a entamé des consultations avec certains partis politiques. Abdelkader Bensalah a rencontré dans la plus grande discrétion les leaders du FLN et du RND. Abdelkader Bensalah aurait reçu séparément, la semaine dernière au siège du Conseil de la nation, Abdelaziz Belkhadem et Ahmed Ouyahia. D’autres rencontres avec des leaders de partis politiques suivront.
Abdelkader Bensalah devrait s’entretenir, ces jours-ci, avec le président du MSP, Bouguerra Soltani, et la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune. Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, continue de brocarder le pouvoir en place et les partis de l’Alliance présidentielle. Dimanche dernier, il a réitéré sa menace envers ceux qui font fi des aspirations démocratiques des citoyens.
Selon lui, les Algériens «ne veulent pas rééditer les expériences précédentes en matière de dialogue et qui se sont révélées inefficaces car excluant l’autorité du peuple […] Nous voulons sortir de la situation que vit l’Algérie à moindre coût et en toute objectivité. Nous voulons que l’Algérie soit pionnière en matière de pratique démocratique», a-t-il assuré.
Pour sa part, Abderrezak Mokri, vice-président du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a estimé que le thème de la réforme politique était «important» au regard des mutations «radicales et historiques» que connaît le monde. «En Algérie, nous voulons une réforme par des voies pacifiques qui préservent la stabilité du pays», a-t-il insisté.
Relevant «l’ambiguïté» qui entoure la nature du régime dans la Constitution actuelle, le n° 2 du MSP a souligné que son parti «préférait le régime parlementaire. Pour lui, la réforme politique doit réaliser l’objectif majeur de la démocratie, à savoir l’alternance pacifique».
Mahmoud Tadjer