Alors que 18 d’entre eux ont atteint l’île de lampourde, 42 harraga interceptés à Annaba

Alors que 18 d’entre eux ont atteint l’île de lampourde, 42 harraga interceptés à Annaba

L’année 2012 s’annonce mortelle pour la jeunesse algérienne. Chaque jour, des candidats à l’émigration clandestine, dont des jeunes, des femmes et des enfants sont interceptés au large de nos côtes.

Les dents de la mer refont surface sur la côte algérienne. Et les sirènes de l’émigration illicite attirent les jeunes dans le guêpier de l’illusion, voire de la mort.



Preuve en est, pas moins de 22 harraga ont été interceptés tôt samedi, au large de Annaba, par une patrouille des garde-côtes, a-t-on appris auprès de la Protection civile.

Agés de 17 à 40 ans, ces personnes tentaient de rejoindre la rive Nord de la Méditerranée depuis la plage de Sidi-Salem (est de Annaba) à bord d’une embarcation artisanale, selon la même source. Ils ont été reconduits alors qu’ils tentaient de rejoindre les côtes de la rive européenne, notamment l’île de la Sardaigne. Ils sont venus de Annaba et de Skikda avec la ferme intention de fuir leur pays.

Il était minuit, lorsqu’ils ont appareillé depuis la plage de Sidi Salem, une localité déshéritée de la commune d’El Bouni, la plus importante de la wilaya de Annaba, à l’effet de s’assurer de l’absence des services de sécurité et des gardes-côtes de Annaba.

Cette nouvelle interception porte à 42 le nombre de harraga arrêtés dans les mêmes conditions en 24 h dans la wilaya de Annaba, 20 harraga ayant été appréhendés vendredi à 10 miles au large de cette ville.

En 2011, 1464 «brûleurs des frontières» ont été arrêtés en Espagne, indique un bilan officiel de l’Association des droits de l’homme d’Andalousie (Apdha).

L’année 2012 s’annonce mortelle pour la jeunesse algérienne. Chaque jour, des candidats à l’émigration clandestine, dont des jeunes, des femmes et des enfants sont interceptés au large de nos côtes.

Par ailleurs, outre les interceptés, il y a lieu de parler de ceux qui atteignent la rive Nord. C’est le cas de 18 harraga, partis dans la nuit de jeudi à vendredi, qui sont arrivés à l’ile de Lampedusa, a-t-on appris auprès de la mère de l’un des clandestins. Le nommé Saïf Hamoudi, âgé de 22 ans, est entré en contact, par téléphone, avec sa mère, pour l’assurer de son arrivée sain et sauf en Italie.

Selon notre interlocutrice, son fils a embarqué avec son copain Hilal Ziouche, âgé de 24 ans, dans la soirée du jeudi, depuis la plage de Sidi Salem à 23 heures.

La femme nous a indiqué que la traversée a été assurée par un passeur de la wilaya de Skikda, au montant de 80.000 DA, par «tête» pour un groupe composé de 17 personnes, dont deux mineurs. Au bonheur de cette maman et des autres, dont les enfants étaient du voyage.

«Bien qu’épuisés mais maintenant je sais que mon fils est en sécurité», dira la mère avec l’amertume de savoir le risque de l’expulsion, ou du «pourrissement» dans les centres de rétention de l’Etat italien.

Si ce groupe de 18 harraga a pu atteindre la rive Sud de la Méditerranée, cela ne fut pas le cas pour 42 autres qui ont pris le départ à la même heure et depuis la même plage, à bord d’une embarcation de fortune.

Reconduits à la terre, les prétendants à l’émigration clandestine, meurtris par l’échec de la traversée, ont été soumis aux mesures d’usage: le traitement et les premiers soins, opérés par les éléments de la Protection civile, avant d’être présentés devant le magistrat instructeur, près le tribunal de Annaba qui devra, comme il est d’usage juridique, les sommer de citation directe, à se présenter devant la barre de la même instance juridique, pour assumer leur délit d’émigration clandestine, incriminé par la juridiction algérienne.

Ainsi, les wilayas côtières, en l’occurrence Annaba, El Tarf, Oran, Boumerdès, etc. offrent à un rythme effarant des embarcations de fortune chargées d’Algériens de différents âges. C’est dire que l’ensemble de la côte algérienne (1200 kilomètres) est touché par ce fléau qui ne fait pas de différence d’âge ni de sexe. Désormais, les jeunes ne sont plus les seuls concernés par la «Harga». Les différentes franges de la société en sont touchées.

Cette nouvelle donne inquiète au plus haut point les observateurs qui y voient les signes d’un malaise social profond.