Situation paradoxale au sein de la compagnie Air Algérie. Alors que le pavillon national s’est renforcé par 14 nouveaux aéronefs, opération qui s’inscrit dans le cadre de la modernisation de la flotte, le Syndicat des pilotes de ligne algériens (SPLA) qui n’a pas pris part à la cérémonie de signature affiche son mécontentement.
Dans un communiqué de presse, dont nous avons une copie, le syndicat en tant que partenaire social, relève que la cérémonie de signature de ces trois contrats «occulte les vrais problèmes et les enjeux» auxquels est confronté le pavillon national.
«En tant que partenaire social, nous sommes aux premières loges d’un spectacle désolant. En effet, face au défi et à la concurrence auxquels la compagnie doit faire face avant qu’il ne soit trop tard, notre direction persiste dans sa politique léthargique de laisser-faire, elle fait toujours l’autruche quant aux actions correctives qu’elle devait entreprendre suite à la réception du rapport alarmant de l’audit de Lufthansa Consulting financé de surcroît par l’argent public en devise forte », lit-on dans le communiqué du SPLA.
Ce dernier fait état de « nombreux écarts en terme de sécurité des vols, techniques et organisationnels » comme consigné dans le rapport d’audit dans lequel il fait référence. Le syndicat des pilotes de ligne déclare avoir alerté plusieurs fois la direction d’Air Algérie quant aux atteintes à la sécurité des vols.
Des alertes qui sont «restées sans prise en charge», lit-on dans le même communiqué. «Cela souligne le manque de vision et la réticence au changement positif de la direction», déplorent les pilotes de ligne.
Face à cette situation, ils tiennent à «tirer la sonnette d’alarme, confiants quant aux interventions de la tutelle afin d’assainir cette situation ». Pour rappel, le montant global de l’acquisition de 14 avions par la compagnie Air Algérie s’élève à 600 milliards de dinars.
Ces acquisitions s’inscrivent dans le cadre du renouvellement de la flotte de la compagnie nationale qui possède actuellement 42 appareils dont objectif de renforcer ses parts de marché, notamment, sur les lignes internationales et d’améliorer ses prestations de services, souvent décriées par la clientèle.
Ces investissements seront également destinés au renforcement des destinations existantes, l’extension du réseau international à travers la création de correspondances, notamment sur le continent africain.
Lors de son passage au Forum du quotidien El Moudjahid, le 14 décembre dernier, Mohamed Salah Boultif, Pdg de la compagnie avait annoncé l’ouverture, dès cette année, de nouvelles dessertes sur Vienne (Autriche) et Lisbonne (Portugal) ajoutant que «des accords ont été signés également avec les autorités canadiennes pour desservir Montréal avec une fréquence d’un vol par jour, à partir de l’été 2014».
D’autres destinations seront également renforcées, comme celle de Pékin qui passera, dès l’année prochaine, à trois vols hebdomadaires, a souligné le Pdg, révélant l’existence d’un projet d’ouverture de ligne entre Alger et New York, mais « qui bute actuellement sur l’absence d’accords avec les Etats Unis ».
La même politique d’extension du réseau est adoptée par Air Algérie en Afrique avec le renforcement des dessertes actuelles comme Dakar, Niamey, Nouakchott et Abidjan, en plus de l’ouverture de nouvelles dessertes.
Amine Tilioua
