Allocation touristique, frais pour soins à l’étranger : Les députés veulent un relèvement des montants

Allocation touristique, frais pour soins à l’étranger : Les députés veulent un relèvement des montants

Les députés demandent au gouvernement un relèvement de l’allocation touristique ainsi que l’allocation pour études et soins à l’étranger, c’est ce que propose dans son rapport introductif sur la loi de Finances 2010, la commission des Finances et Budget de l’APN.

En effet, la commission, au nom des députés appelle le gouvernement à «réfléchir à des mécanismes pouvant aider certains citoyens, à prendre en charge leurs frais d’études à l’étranger et d’autres pour des soins à l’étranger, probablement des cas de maladies graves qu’on ne peut prendre en charge localement.

Il est difficile de croire que la commission qui travaille habituellement en étroite collaboration avec les représentants du gouvernement dans l’enrichissement d’un tel projet de loi n’ait pas eu l’aval de l’exécutif.

Et ce n’est pas la seule. La Commission a fait beaucoup de propositions similaires telles que «la facilitation de l’octroi de médicaments pour les malades chroniques» et d’autres aides sociales en faveur des enfants scolarisés par exemple. Mais cette idée de relever le niveau des transferts est une première.

La première fois que le gouvernement a pensé à une pareille mesure remonte aux années 80 où les Algériens se contentaient des 330 FF pour se rendre à l’étranger et l’on pouvait en plus payer son billet de train, ici en Algérie et en dinars.

L’allocation a fini par passer à l’équivalent de 15 000 DA à transférer, soit 150 dollars. Un pécule qui ne suffirait à couvrir qu’un jour de frais, alors que l’on évalue un séjour minimum de trois jours, en terre étrangère, à 1000 euros. Avec les restrictions liées à l’obtention du visa, peu d’Algériens se posaient la question de savoir si ce montant était à même de couvrir leurs frais inhérents, non pas au tourisme mais au voyage.

LA RÉGLEMENTATION PRÉVOIT QUATRE CAS DE TRANSFERT

La possibilité de disposer d’un compte en devises qui sera alimenté par des opérations de change au noir a ajouté à leur indifférence. Pour le commun des mortels, on ne comprend pas pourquoi des pays comme la Tunisie, le Maroc et la Libye pouvaient se permettre « un pécule qui fait dix fois le nôtre», nous dit un voyagiste qui exclut que ce relèvement puisse constituer «un manque à gagner ou une hémorragie pour nos devises».

La cagnotte «est assez conséquente» et les Algériens seront de moins en moins candidats aux voyages avec «les conditions draconiennes qu’on imagine, aujourd’hui, dans l’obtention d’un passeport biométrique», ajoute-t-il. La commission de l’APN n’a pas fixé un seuil mais on peut souhaiter qu’elle (la proposition) «prenne en compte ce qui se fait chez nos voisins», nous dit-on. A titre de comparaison, le Marocain a droit à une allocation de change de 1350 euros, le Tunisien à 2.400, celle-ci est passée du simple au double en quelques années seulement.

De plus, nos voisins ont même la faculté «de cumuler ce montant en deux ans ou de le fractionner pour plusieurs sorties», ajoute notre voyagiste. La réglementation algérienne en matière de change prévoit quatre cas de transfert au profit des particuliers. Il s’agit de l’allocation touristique, 15 000 DA par an (environ 150 euros), soins sous conditions à l’étranger, allocations études pour les non boursiers ainsi que les frais de rapatriement de corps, 100 000 DA (environ 1 000 euros). En 1996, la Banque d’Algérie avait institué un droit de change au profit des nationaux résidents poursuivant une scolarité à l’étranger. Le montant a été fixé à 7.500 dinars maximum par mois pour une période maximale de dix mois s’écoulant entre le 1er septembre et le 30 juin.

Une autre instruction de la Banque d’Algérie avait, la même année, institué un droit de change pour soins à l’étranger fixé à la contre-valeur en devises d’un montant maximum de 120.000 dinars par année civile «sous réserve que les soins suivis à l’étranger ne soient pas couverts par une prise en charge délivrée par un organisme algérien de sécurité sociale», précise le texte.