Les ingrédients d’un éclatement sont là, et ce n’est pas le récent accord conclu entre le RND et le PT qui infirmera cette sentence. La messe est dite. En effet, plusieurs indicateur
L’Alliance présidentielle semble très affectée par les vicissitudes de la vie politique. Le malaise s’est davantage accentué au sein de cette coalition à l’occasion du renouvellement partiel du Conseil de la nation. s plaident dans ce sens. D’abord, l’accord entre le parti de Louisa Hanoune et celui d’Ahmed Ouyahia, est politique et non conjoncturel puisque ses contractants veulent l’inscrire dans la durée, le retard pris dans la passation de la présidence tournante de l’Alliance qui a largement dépassé les normes statutaires et ensuite le désintérêt affiché par les trois partenaires beaucoup plus préoccupés par leurs situations internes.
Si le RND a annoncé la couleur en s’assurant l’appui du PT, le vieux parti lui, a replongé dans ses clivages comme à l’approche de chaque congrès, alors que le MSP est déchiré en deux factions après l’éclosion d’un mouvement de dissidence mené par un poids lourd de cette formation islamiste, Abdelmadjid Ménasra en l’occurrence, qui a fait une ombre épaisse à Aboudjerra Soltani. Said Bouhadja, membre de l’instance politique du FLN, explique que le parti tient toujours à l’Alliance présidentielle, tout en nourrissant des appréhensions sur l’alliance RND-PT «illogique et contre-nature » pour le paraphraser.
Il n’a pas manqué tout de même de réagir aux récentes déclarations de Chiheb Seddik qui voulait faire du FLN «un patrimoine national dans le musée de tous les algériens».
Pour Bouhadja, l’histoire de Saint Egidio, évoquée par ce cadre du RND, est dépassée par le temps et elle ressuscitée aujourd’hui pour nuire au FLN. C’est dire les hostilités ouvertes entre les deux partis majoritaires de l’Alliance présidentielle, avec Louisa Hanoune comme invitée-surprise. Donc, l’effritement de cette coalition née autour du programme présidentielle, se confirme chaque jour davantage, bien que le FLN et le MSP aspirent à se rencontrer après l’achèvement des rendez-vous électoraux pour passer la présidence de l’Alliance au RND.
Ce dernier a le vent en poupe, après sa montée lors des élections sénatoriales du 29 décembre dernier, talonnant de très près le vieux parti comme pour l’avertir de son arrivée. Si cela renseigne sur la sérénité et la persévérance de la formation de l’actuel Premier ministre, il n’en demeure pas moins qu’il est annonciateur d’une reconfiguration de l’échiquier politique national imminente. Les desseins et les prétentions du RND sont tellement manifestes que le FLN s’affole à l’idée de voir sa suprématie menacée. L’arrivée d’autres formations dans la cour des «grands», le PT et le FNA, donne plus de consistance à cette nouvelle situation.
Mokrane Chebbine