Le MSP avait intégré l’Alliance présidentielle en 2004, aux côtés du parti du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND), avec comme objectif la mise en œuvre du programme du président de la République.
Alors qu’elle avait déjà été pressentie depuis quelques jours, l’annonce du retrait du Mouvement de la société pour la paix (MSP), de l’Alliance présidentielle, a tout de même provoqué un muni séisme dans la sphère politico- médiatique.
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Bouguerra Soltani, qui a fait cette annonce hier, avait déclaré vendredi à l’ouverture de la session ordinaire du Majliss Echoura, que l’année 2012 sera pour son Mouvement l’année de la compétition et non celle de l’Alliance dans le cadre des élections. M. Soltani a précisé dans son allocution que continuer à composer avec l’Alliance à l’horizontale c’est persister dans la médiocrité politique qui, a-t-il estimé, ne sert ni le pays, ni le citoyen. Il a ajouté que le Mouvement aspire à la compétition aux hauts postes et a besoin essentiellement pour cela de se libérer du double langage. Il n’a pas manqué de rappeler que l’action accomplie par le Mouvement jusque-là dans le cadre de l’Alliance était un devoir national basé sur des efforts politiques focalisant sur la réconciliation nationale comme priorité, ajoutant qu’aujourd’hui, le devoir national en appelle à faire des réformes politiques la première priorité pour consacrer l’Etat de droit.
M. Soltani a déclaré que le MSP ne partage pas la position de ses partenaires au sein de l’Alliance quant à la philosophie des réformes. Selon lui le Mouvement, milite aujourd’hui pour remettre les réformes sur leur trajectoire populaire après avoir été déviées, par certains, vers une trajectoire partisane. Pour lui, la philosophie des réformes est toujours régie par la hantise de la tragédie nationale et la logique de l’état d’urgence. M. Soltani a estimé que les lois adoptées dans le cadre des réformes ont été vidées de leur substance, à savoir les libertés, la transparence, la volonté politique et l’ouverture politique et médiatique.
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) avait intégré l’Alliance présidentielle en 2004, aux côtés du parti du Front de libération nationale (FLN) et du Rassemblement national démocratique (RND), avec comme objectif la mise en œuvre du programme du président de la République. Le MSP qui compte quatre ministres au sein du gouvernement actuel, s’était classé à la 3ème position aux dernières élections législatives de 2007, derrière ses anciens alliés, respectivement le FLN et le RND. Le MSP compte 51 députés à l’Assemblée populaire nationale (APN) et a obtenu la même position aux dernières élections communales (3e) de 2007, se classant toujours derrière le FLN et le RND avec 107 Assemblées populaires communales (APC) sur les 1.541 au niveau national.
Selon le chargé de la communication au FLN, M. Aissi Kassa, le retrait du MSP était prévisible et ne nécessite pas de commentaire. Le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN), M. Abdelaziz Belkhadem avait déjà déclaré que l’Alliance présidentielle continue car elle a été initialement conclue pour mettre en œuvre le programme du président de la République et qu’ «elle n’est pas la fusion de trois partis seulement et qu’elle est basée et faite pour accomplir le programme du président de la république, une fois ce programme celle-ci pourra être dissoute. Il a estimé qu’elle est un acte de volontariat et non une obligation.»
M. Belkhadem souhaite dans ce sens, le maintien de l’alliance présidentielle. Les réformes engagées par le président Abdelaziz Bouteflika constituaient la base de la pratique politique et démocratique dans le pays partant de la loi sur les partis visant à faciliter l’octroi de l’agrément aux partis jusqu’à la création de la commission de surveillance des élections qui permettra à l’opinion publique nationale et internationale de s’enquérir du sérieux des réformes du président et de l’intégrité des prochaines échéances.
De son côté, le porte-parole du RND, M. Miloud Chorfi, a indiqué à ce propos que la décision du MSP est souveraine. Il a expliqué que c’est une décision que nous respectons. L’Alliance présidentielle dont la présidence est tournante, devrait se réunir en session ordinaire tous les trois mois, selon son règlement intérieur. Sa dernière réunion remonte à décembre 2010, session au cours de laquelle la présidence tournante a été confiée au FLN. En 2011, l’Alliance ne s’était pas réunie. Il était prévu que le MSP prenne le relais du FLN à la présidence de l’Alliance en juillet 2011.
Wassila Benhamed
Alors que M. Ouyahia animera une conférence de presse le 7 janvier
Le RND estime que la décision du MSP est « souveraine »
Le Rassemblement national démocratique (RND) a estimé hier que la décision du Mouvement de la société pour la paix (MSP) de se retirer de l’Alliance présidentielle était « souveraine ».
Le porte parole du RND, M. Miloud Chorfi, a indiqué à l’APS que le parti « regrette profondément le retrait de l’un des partis de l’Alliance présidentielle », cependant, a-t-il ajouté, la décision du MSP « est souveraine et nous la respectons ».
M. Chorfi a indiqué que l’Alliance entre le RND, le MSP et le FLN, « est une alliance autour du programme du président de la République en vue de sa concrétisation et non une fusion de partis ».
Il a en outre affirmé que le RND « reste fidèle aux principes de création de ce pole et réitère son engagement à continuer d’œuvrer à la concrétisation du programme présidentiel » ajoutant que sa formation politique était « profondément convaincue que le premier magistrat du pays a donné dans son allocution d’ouverture de l’année judiciaire (21 décembre denier) toutes les garanties pour que les prochaines échéances soient crédibles et transparentes ».
M. Chorfi a souhaité que les prochaines échéances « soient une opportunité pour une compétition loyale » ajoutant que la décision de retrait du MSP de l’Alliance « ne détériore en rien les liens d’amitié. Les prochaines échéances seront jeudi et vendredi prochains à l’ordre du jour de la 5e session de son conseil national. Ce conseil national du RND sera suivi de la réunion du bureau national avec les secrétaires de wilayas du parti et d’une conférence de presse qui sera animée par le secrétaire général du RND, M. Ahmed Ouyahia, le 7 janvier 2012, a précisé le parti au terme de la réunion de son bureau national.
Le bureau national s’est attelé, au cours de sa réunion, à l’examen de la situation sur la scène nationale, notamment les réformes politiques engagées par le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a précisé le parti qui a réaffirmé « son soutien à ces réformes eu égard à leur portée positive à tous les niveaux ». Il a également abordé les préparatifs du parti en prévision des prochaines échéances, notant « l’importante dynamique que connaît le parti ». Il a, à cet égard, appelé l’ensemble des membres du Rassemblement à « faire montre de vigilance, à poursuivre l’action de proximité auprès des citoyens et à mobiliser la base du parti » pour les prochaines élections.
Le RND a en outre rappelé que le président de la République avait affirmé que ces échéances se dérouleront « dans un pluralisme sans précédent avec la participation d’un classe politique renforcée de nouveaux partis politiques en concrétisation du processus des réformes visant l’ancrage de l’exercice démocratique pluriel ».
Le bureau national a enfin « noté avec satisfaction l’élargissement de sa base militante avec l’adhésion de jeunes militant ». Le RND organisera au mois de mars une conférence nationale sur la femme qui sera suivi d’une conférence sur la jeunesse.
Le FLN “C’est un non évènement”
Le Front de libération nationale n’a pas tardé à réagir quant à l’annonce du retrait du Mouvement de la société pour la paix (MSP), de l’Alliance présidentielle. Une démarche qui a été décidée au terme des travaux de son conseil consultatif national (Majliss Echoura) dont les travaux se sont déroulés le week end dernier. Cette décision, venue suite à d’itératives tergiversations, est «un non évènement», a déclaré, à l’APS, Kaci Aissa, chargé de l’information du parti du FLN. Le retrait de ce maillon composant l’Alliance créée en 2004 et qui a pourtant, connu de beaux jours, était «attendue et ne mérite pas de commentaire», selon le même cadre du parti.
Il y a quelques jours, le secrétaire général du parti a déclaré à la presse que l’adhésion à l’Alliance présidentielle est «volontaire» et un parti qui souhaite se retirer est «libre de le faire.» Aussi, M. Abdelaziz Belkhadem a fait savoir que « je tiens à rappeler qu’il ne s’agit pas d’une fusion des trois partis, dont chacun a sa propre vision.»
F.I.