Les responsables des partis de l’alliance islamique dont l’annonce officielle est attendue dans les tous prochains jours, ont affirmé que l’objectif était de participer aux élections législatives avec des listes unifiées pour « former un groupe parlementaire influent lors de la révision de la nouvelle Constitution ».
Les préparatifs vont bon train en prévision de l’annonce de ce rassemblement issu de trois formations politiques en l’occurrence le mouvement de la sociétépour la paix (MSP) et les mouvements Al Islah et En-Nahda, a indiqué M. Fateh Rebiai, secrétaire général d’En-Nahda avant de préciser que l’objectif étant « une participation effective à l’amendement de la Constitution et au redressement du processus des réformes politiques ».
« Par cette alliance, nous ambitionnons une place qui nous permette d’apporter un changement en matière de libertés, de pluralisme politique, de développement et de stabilité auxquels aspire le peuple algérien, et pour que l’Algérie ne demeure pas en reste de l’évolution dans la région arabe », a-t-il déclaré à l’APS. M. Rebiai a tenu à faire remarquer à ce propos, que le rassemblement oeuvrera à la réalisation « d’un changement pacifique par les urnes en tant moyen optimal de préserver la stabilité et d’éviter toute ingérence étrangère ».
Si l’alliance remporte la majorité aux législatives, a-t-il dit, « nous travaillerons en étroite collaboration avec les autres partis indépendamment de leur appartenance politique pour parvenir à un consensus notamment autour des grandes préoccupations des Algériens ». Parmi ces questions qui se posent, figurent « le chômage, l’emploi, la bureaucratie et la corruption », a-t-il poursuivi.
Après avoir fait part de son « optimisme » quant aux résultats de l’alliance, Le responsable d’En-Nahda, a estimé que « l’intérêt du pays est au dessus de tous les partis toutes tendances confondues », réitérant que l’alliance (en cours de création) traitera avec les autres sur la base de « la logique des hommes d’Etat et non pas sur celle de la vision partisane étroite ».
Evoquant l’unification éventuelle des partis de l’alliance en un seul parti, il a indiqué qu’aucun accord n’a été conclu, rappelant toutefois la possibilité d’ »ouvrir un débat » à ce sujet en cas de victoire aux législatives.
De son côté, M. Hamlaoui Akouchi, secrétaire général d’Al Islah, a affirmé que l’objectif de l’alliance islamique était de participer aux élections du 10 mai prochain avec des listes unifiées afin de former « un groupe parlementaire influent lors de la révision de la Constitution M. Akouchi a déploré ce qu’ont « subi » les partis de la mouvance islamiste durant les précédents mandats « à cause des positions de la majorité parlementaire qui faisait avorter les amendements, que nous estimions à même de satisfaire les aspirations des citoyens, pour faire passer uniquement ce qui convenait au pouvoir ». Il considère que l’alliance politique des trois partis « est chose louable » car « très attendue par le peuple algérien », soulignant que les portes « sont encore ouvertes aux partis à tendance islamique ».
M. Akouchi qui espère que l’alliance réalisera « un grand succès », a indiqué que les partis qui la composent projetaient une « fusion en un seul parti ».
Le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), M. Boudjerra Soltani a affirmé dans une conférence de presse que la création officielle de l’alliance islamique sera signée au courant de cette semaine, soulignant que les partis membres « se préparent actuellement à arrêter la liste électorale et la carte géographique » de cette union. Selon M. Soleil, cette alliance politique s’appuie sur des programmes, des orientations et des projets ». Elle est porteuse d’une vision future et n’est pas une union conjoncturelle qui s’arrêtera après le scrutin », a-t-il précisé.
A propos de la méthode à adopter lors de la campagne électorale des prochaines législatives, le chef de file du MSP a indiqué qu’elle repose sur « le discours unifié » des trois partis, soulignant que cette alliance « ouvrira la voie à d’autres alliances entre démocrates et nationalistes ».
M. Soleil a affirmé dans ce sens que son mouvement est convaincu que l’Algérie « a un tel poids qu’elle ne peut être gouvernée par un seul courant et ses problèmes sont trop complexes pour être réglés par un seul parti ». Le responsable du MSP qui a rappelé que les alliances précédentes ont été contractées dans le cadre de la réconciliation nationales, a souligné que les alliances actuelles et prochaines sont tenues de « consacrer les réformes ». M. Soleil a précisé en outre que si la réconciliation nationale a garanti la sortie de l’état d’urgence instauré pendant 20 ans, les réformes doivent aussi « permettre de sortir du monopole du pouvoir ».
« La parole doit revenir au peuple en toute transparence », a-t-il insisté