Une réunion des trois partis se tiendra “au courant de la semaine prochaine”, afin de mettre sur pied “une première commission chargée du programme politique” puis une deuxième pour “la confection des listes communes”.
Après moult hésitations, le conseil consultatif du Mouvement de la société pour la paix (MSP) a entériné la décision du parti de participer à une alliance qui regroupera deux autres formations d’obédience islamiste, El-Islah et Ennahda, lors des prochaines élections législatives. C’est Abou Djerra Soltani, président du parti, qui en a fait l’annonce, hier, lors d’une conférence de presse tenue à l’issue des travaux du majliss echoura.
“On s’est mis d’accord avec les deux autres formations sur l’élaboration des listes communes pour les prochaines élections”, a annoncé d’emblée le successeur de Nahnah à la tête du MSP. “Le MSP est partie prenante de cette alliance”, a encore ajouté Abou Djerra, qui a souligné que les instances du parti étaient d’ores et déjà “à pied d’œuvre pour concrétiser cette alliance”.
Selon Abou Djerra, cette alliance, qui va guider des listes communes pour les législatives du mois de mai, “fera une campagne électorale commune”, précisant qu’une réunion, qui regroupera les trois partis, se tiendra “au courant de la semaine prochaine” afin de mettre sur pied “une première commission chargée du programme politique” et ensuite, une deuxième qui aura pour tâche “la confection des listes communes”. Abou Djerra, qui a loué les mérites de toute alliance — il en a l’habitude puisqu’il a fait partie de l’Alliance présidentielle durant plus de huit années —, n’a pas hésité, même en termes sibyllins, à égratigner Menasra et Djaballah. Abou Djerra a, en effet, laissé entendre que les partis de cette nouvelle alliance islamiste refusent les conditions émises par Menasra pour y prendre part. Au même moment, Abou Djerra a rétorqué à l’endroit de Djaballah en déclarant que le MSP n’a pas de leçons à recevoir concernant ses orientations politiques.
La nouvelle alliance “stratégique” sera-t-elle conjoncturelle ? Pour Abou Djerra, le principe de l’alliance ne se résume pas uniquement à “une union de conjoncture”, mais, a-t-il prédit, “elle survivra au-delà du 10 mai”. Ce qui laisse présager que l’alliance MSP-El Islah-Ennahda sera appelée à la rescousse pour les trois éléments, même après le 10 mai au soir.
Le MSP et ses désormais alliés iront vers une grande alliance politique à laquelle ils donnent une allure d’un bloc politique uni. “Nous sommes pour la constitution de grandes familles politiques”, a appelé Abou djerra, qui a estimé que les partis politiques peuvent intégrer l’alliance, “y compris les partis laïcs”, a-t-il tenu à préciser. Dans un autre registre, Abou djerra a estimé que la dernière sortie médiatique de Akouchi, responsable à El-Islah, “n’engage en aucun cas l’alliance”. Pour rappel, Akouchi s’est montré virulent vis-à-vis du pouvoir lors d’une sortie médiatique coïncidant avec l’annonce de la mise sur pied de l’alliance.
“Cette alliance sera un instrument pour encourager les citoyens à voter massivement lors des prochaines élections”, croit pouvoir convaincre Abou djerra soltani sur la nécessité de se présenter aux urnes le 10 mai. “La réussite des réformes engagées par le président ne sont pas uniquement du ressort de quelques partis politiques, mais elle doit intégrer tout le pays”, a avancé Soltani.
Ce nouveau conglomérat de partis islamistes, qui exclut d’emblée d’autres formations du même bord, à savoir le FN de Menasra et le PJD de Djaballah, s’inscrira-t-il dans une logique d’entrisme telle que conçue par le MSP ? Lorsque Abou djerra évoque la nécessité de faire participer la “nation” dans le processus de réformes, il donne comme un avant-goût de ce que sera le rôle de cette alliance dans les jeux politiques à venir, surtout si cette alliance électorale survit au-delà du 10 mai.
M M