Alliance assurances a placé plus de 1,6million d’actions,Hassen Khelifati réussit son pari

Alliance assurances a placé plus de 1,6million d’actions,Hassen Khelifati réussit son pari

Alliance assurances (AA) a cédé plus de 85% de ses actions (plus de 1,6 million). Le bilan a été donné lundi soir par le PDG du Crédit populaire algérien (CPA), Mohamed Djellab, lors d’une rencontre organisée par le Forum des chefs d’entreprises (FCE) à Alger, afin de soutenir l’opération d’introduction en Bourse de la compagnie de Hassen Khelifati.

La clôture des souscriptions est prévue pour aujourd’hui, sachant que ce délai est susceptible d’être prorogé par l’émetteur de 15 jours.

En effet, dans une soirée conviviale, le FCE a convié plusieurs personnalités, des chefs d’entreprise et la presse, pour appuyer l’opération de souscription des actions d’Alliance assurances. Le président du FCE, Réda Hamiani, considère l’initiative d’ouverture du capital d’AA par le biais du marché boursier comme «un évènement majeur».

«C’est la première entreprise privée qui s’introduit sur le marché boursier. C’est un grand évènement pour plusieurs raisons. Il s’agit d’une démarche qui va permettre à AA d’atteindre une taille critique et d’accéder à l’épargne publique. Elle démontre sa volonté d’être transparente et de se positionner comme une entreprise citoyenne. Il y a de quoi être fier de son parcours et de ses dirigeants», a tenu à souligner dans son intervention le président du FCE, avant d’ajouter :

«Nous devons lui manifester notre soutien et contribuer à cette souscription.» Le patron d’Alliance assurances a salué, pour sa part, l’initiative du FCE, la considérant comme un acte symbolique et un soutien fort.

Pour l’opération de souscription, M. Khelifati l’a qualifiée de «réussite totale» avec de bonnes surprises. «Nous avons cassé une certaine idée reçue que le marché n’est pas réceptif à ce type d’actions. Notre opération d’ouverture du capital par le recours au marché boursier nous a confirmé que nous avions raison.

Le taux de participation sera de 200%», a-t-il souligné. Le PDG d’AA a appelé les entreprises algériennes privées et publiques à suivre cette démarche afin de rétablir la confiance avec le marché. «Les entreprises privées sont capables de jeter les bases de cette Bourse et les résultats que nous avons obtenus prouvent que le marché n’est pas mort. L’économie algérienne doit être consolidée par le partenariat privé-public. Et je rends hommage à nos banquiers pour leur travail.

Je demande aussi aux entreprises algériennes d’êtres solidaires et de travailler ensemble pour l’intérêt de l’économie algérienne, a ajouté M. Khelifati lors de son intervention. Le PDG du CPA

a relevé, de son côté, l’importance de l’ouverture du capital d’Alliance assurances, avouant que plus de 85% des actions ont été cédées, sans l’apport des institutions. «Il faut encourager ce type d’opérations. C’est un signal positif d’élargir les intervenants dans le marché boursier. En 2011, le titre d’AA sera introduit», a-t-il également soutenu.

Un marché financier embryonnaire

S’agissant du marché bousier, le président de la Commission de surveillance des opérations de Bourse (Cosob), Noureddine Smaïl, a évoqué lors de son intervention une «vraie belle histoire» à propos de l’introduction d’Alliance assurances. «A la base, il s’agissait d’une société familiale. Mais elle a réussi le pari d’ouvrir son capital par le biais de la Bourse», estime-t-il.

Le président de la Cosob n’a pas manqué de rappeler la situation du marché financier algérien, en soulignant que les résultats demeurent «médiocres» après une expérience de dix ans. «Notre marché manque de services financiers et d’un système d’information, tandis que les conditions d’entrée existent avec un tissu d’entreprises économiques privées et publiques important et la disponibilité de l’épargne. Il nous reste à réussir la jonction entre l’épargne et les besoins en financement des entreprises.

Il faut dire que le financement par crédit bancaire est dangereux, accentuant l’endettement des entreprises. Nous devons travailler pour que notre économie marche avec deux pieds, au lieu d’un seul. Notre législation est inachevée, d’où l’importance d’un socle juridique et la mise en place d’une chaîne d’information. La grande réforme sera engagée en 2011 pour relancer la Bourse d’Alger», a tenu d’annoncer le président de la Cosob à l’assistance.

En attendant, il faut dire que la compagnie Alliance assurances a réussi son pari en glanant plus de 1,2 milliard DA nécessaires à l’augmentation du capital, qui passera de 800 millions DA à plus de 2 milliards DA.

Farouk Belhabib