Date et lieu de naissance ?
04/04 1989 à Montreuil, 93
Surnom d’enfance agréable ou désagréable ?
Momo
Très en vogue…
Oui.
Qui t’appelle comme ça ?
Tout le monde.
A quel âge as-tu commencé à faire le Ramadhan ?
8 ans. J’ai fait dix jours, je crois.
Et quand est-ce que tu as commencé à jeûner le mois complet ?
A 13 ans.
Y a-t-il un rituel dans ta famille pour ceux qui jeûnent pour la première fois ?
Non, pas spécialement. On n’aime pas trop les rituels dans la famille.
Te souviens-tu au moins de la toute première fois ?
Ça remonte à loin. Je ne m’en rappelle pas.
T’as dû galérer, c’est pour ça …
Je me demande si je n’ai pas mangé un gâteau en cachette. (rire).
Et le papa, son humeur doit en pâtir, non ?
Paradoxalement, il parle moins. Il a les yeux braqués sur sa montre. (rire).
Qu’est-ce qui change dans tes habitudes durant le mois sacré ?
Je me lève tôt pour manger.
Tu manges quoi, généralement ?
Un bon petit déjeuner. Céréales, biscottes avec du lait.
Ton humeur change-t-elle durant le Ramadhan ?
Plus le comportement. J’essaye de dire moins de bêtises que d’habitude. Je m’énerve moins, quoi !
Plat préféré ?
Les briks.
Te permets-tu des excès de sucreries et de fritures durant le Ramadhan ?
Oui. Je bois un peu plus de coca que d’habitude.
Chorba frik ou vermicelles ?
Plutôt frik.
Kelb ellouz ou zlabia ?
Les deux.
Thé ou café ?
Café.
L’ben ou raïb ?
Ni l’un ni l’autre.
Bagri ou gholmi ?
Bagri.
La honte de ta vie ?
(rire) Quand je suis parti demander la main de ma femme. La honte. Je suis arrivé devant chez elle avec un bouquet de fleurs. Oh la honte ! En plus c’est son père qui a ouvert la porte. Heureusement que mon père était là pour détendre l’atmosphère.
Il a dit quoi ?
En fait, on allait nous servir le café mais il a refusé. (rires). Il leur a dit, si vous nous dites oui on le boit volontiers, sinon on rentre chez nous !
Et vous l’avez bu …
El hamdoullah. (rires).
De quoi es-tu le plus fier ?
De mon fils.
Que Dieu te le garde…
Amine.
Qui te fait le plus rire durant le Ramadhan ?
Mon père !
Emission télé à ne pas rater ?
Pas une spécialement. Je n’ai que les chaînes grecques, et franchement je n’en suis pas fan.
La dernière fois que t’as pleuré et pourquoi ?
Le mois de juin dernier après Zambie-Algérie. Avec le bonheur de la qualification et l’émotion, je n’ai pas pu retenir mes larmes.
Qu’as-tu fait de pire durant le Ramadhan ?
J’ai bu de l’eau à l’entraînement. J’ai bien bu en plus… hamdoullah. J’ai vidé sans me rendre compte une bouteille d’un trait. (rire).
La plus grosse folie ?
La seule folie que je fais en ce moment c’est de m’entraîner deux fois par jour. La galère !
Si tu devais changer trois choses chez les Algériens pendant le Ramadhan, ce serait quoi ?
Moins de nervosité, plus de civisme et de patience.
Pour qui voudrais-tu que les lecteurs prient en ce mois de Rahma ?
Pour tous les jeunes Africains qui n’ont pas à manger. J’ai vu un documentaire sur la Somalie, très émouvant. Un homme a enterré cinq de ses enfants qui sont morts de faim. Ça m’a déchiré le cœur.
A quel ennemi d’hier voudrais-tu demander pardon en ce mois sacré ?
Pas spécialement. Je ne m’embrouille pas, moi…
Quel est le défaut que tu voudrais changer en toi ?
La nervosité.
Que penses-tu des gens qui jettent des sacs poubelles depuis leurs balcons ?
Ils n’ont rien compris.
Que penses-tu de ceux qui dépensent plus qu’ils n’en gagnent en ce mois sacré ?
Bah, ils sont tout simplement bêtes. Vivre au-dessus de ses moyens, c’est du gaspillage.
Pourquoi, selon toi, les Algériens se fichent-ils de la saleté dans les rues ?
Alors là… parce qu’ils s’en foutent.
Penses-tu qu’on va garder le métro d’Alger propre ou bien on va le salir comme nos rues ?
Je l’espère.
Le tarif idéal pour le ticket de métro et celui du tramway ?
Gratos.
On dit comment gratuit en grec ?
Je ne sais pas. Batal (rire). Ça doit être mondialisé !
Quel conseil aimerais-tu donner aux conducteurs algériens ?
Arrêtez de klaxonner pour rien.
Proverbe préféré ?
Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Pourrais-tu adopter un enfant fi sabilillah ?
Oui, oui. Ma femme m’en a déjà parlé. C’est possible.
Si t’avais le président de la République en face, tu lui dirais quoi ?
Ravi de vous avoir rencontré !
Qu’est-ce qui te manque le plus durant le Ramadhan ?
De manger et boire ! (rire).
Sinon, il y a quoi au f’tour ce soir ?
(Il demande à sa femme) Chorba et des briks.
Pas de plat de résistance ?
Elle dit que je n’ai droit qu’à ça. (rire).
T’es astreint au régime ou quoi ?
Ça en a tout l’air. (rire)
Saha ftourkoum…
Merci, saha ftourkoum à tous. Et un coucou pour l’Algérie…
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Que Dieu me pardonne !
Halliche : « J’avais plus peur de mon père que de la victime »
Pendant le stage de Crans Montana qui avait précédé le mondial sud-africain, les joueurs étaient tellement à l’aise qu’il leur arrivait de se lâcher durant les interviews. On a par exemple demandé à Rafik Halliche de nous raconter une bêtise qu’il avait faite dans sa vie. Voici son histoire : «J’étais petit et je m’amusais avec mes amis à lancer des pierres vers la route. Manque de pot, l’une des pierres que j’ai moi-même lancée a atteint le pare-brise d’une voiture et l’a cassé en mille morceaux», a commencé Halliche. On pensait alors que le joueur de Fulham allait avoir peur de la victime de cet acte condamnable ou des policiers. Mais non, la grande trouille de Halliche c’était son père. «Comment il allait réagir en rentrant à la maison et en apprenant ce que j’avais fait ? Comment j’allais l’affronter ? Face à mon père, la réaction de la victime était de l’agitation», se souvenait l’international algérien et il n’avait pas tort. Da l’Mouloud lui a administré une punition qu’il n’oubliera pas de sitôt. Derrière le visage toujours souriant du papa de Halliche se cache, en effet, un père impitoyable, mais juste avec ses enfants car si aujourd’hui Halliche est arrivé là où il est c’est surtout grâce à l’éducation de ses parents.
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Le commentaire du pessimiste lambda…
Le Tout Puissant Forgeron
A l’origine, les Haddad étaient des forgerons… Aujourd’hui, ils se sont reconvertis en constructeurs. Le temps a forgé les forgerons et les Haddad ont pensé que leur patronyme, extensible à souhait professionnellement, pourrait même leur permettre de passer à d’autres métiers. Et c’est comme ça qu’ils ont décidé de devenir « cireurs »… à l’USMA. Que les anciens expliquent aux nouveaux… Ils ont sorti une trentaine de milliards pour acheter tous les borgnes du championnat des aveugles. Du coup, ils croient qu’ils vont gagner tous les titres la saison prochaine pour jouer la Ligue des champions africaine et aller en finale de la Coupe du monde des clubs, comme le Tout Puissant Mazembe. Ce que les forgerons ignorent, c’est que leurs adversaires vont tous jouer le match de leur vie, afin de brûler le Tout Puissant Forgeron. Tant que ce n’est pas ma chorba qui brûle…