Comment passez-vous le Ramadhan ?
Je le passe à dormir et à régler des affaires personnelles. Parfois, je suis obligé de me réveiller tôt pour les régler, mais quand je n’ai rien à faire, je dors du matin jusqu’au f’tour.
Vous êtes donc si paresseux que ça ?
Non, je ne le suis pas car, si je l’étais, je ne lèverais jamais le matin.
Etes-vous du genre nerveux ?
En temps normal, je ne le suis pas. Je suis plutôt calme, sauf quand on me provoque ou que les choses se passent pas comme je l’avais prévu.
Donc, quand vous vous énervez, ça vous arrive de vous accrocher avec d’autres personnes…
Non. Je rigole, je taquine, mais même si quelqu’un est en colère contre moi, je ne m’accroche pas avec lui.
Et quand vous jouez ?
Cela m’arrive rarement. Lorsque j’étais à l’OMR El Annasser, j’étais jeune et fougueux et c’est pour ça que j’étais impulsif et que je me disputais souvent avec les gens, que ce soit sur les terrains ou en dehors. Cependant, j’ai grandi et mûri. aujourd’hui, je suis marié, j’ai des enfants et il n’est pas convenable que je me batte à mon âge.
Y a-t-il eu un match en particulier où vous avez été particulièrement énervé ?
Je ne me rappelle pas d’un match en particulier, mais je sais qu’à cette époque, je me bagarrais presque tous les jours, que ce soit à jeun ou après le f’tour.
Nous vous avons vu vous accrocher avec l’arbitre lors du dernier match amical entre le NAHD et l’USMH alors qu’il s’était déroulé en soirée…
Tout le monde connaît mon tempérament : je suis un gagneur. L’arbitre de ce match a pratiqué un arbitrage de quartier en commettant beaucoup d’erreurs et c’est pour ça que je protestais contre lui. Même les joueurs de l’USMH n’étaient pas satisfaits de lui.
Pourquoi avoir signé au NAHD ?
J’en avais ras-le-bol de l’éloignement. Cela faisait 9 ans que j’errais de club en club en dehors d’Alger et j’avais la nostalgie de la famille et des amis. J’avais même perdu le goût du Ramadhan. En dépit d’offres plus intéressantes, j’ai choisi le NAHD car c’est un club historique qui m’a fait une proposition très convenable. De plus, le challenge de l’accession m’intéresse car il faut remettre ce club parmi l’élite.
Que était votre âge lorsque vous aviez jeûné la première fois ?
8 ans.
Vous arrivait-il de manger durant le jeûne ?
Oui, parfois. Le plus drôle est que je jeûnais toute la journée, mais je mangeais une heure avant le f’tour !
Aksas, Laïfaoui, Ghazi et vous êtes du même quartier. Qui d’entre vous a jeûné en premier ?
Vous vous créer un problème entre nous ou quoi (rires) ? Ghazi et moi sont plus âgés que Laïfaoui et Aksas. Je suppose donc que nous avons jeûné en premier.
Comment se passaient les déplacements en Afrique durant le Ramadhan ?
J’ai joué un grand nombre de matches en Afrique avec la JSK et l’ESS, mais je dois dire que ces matches ne me convenaient pas. Je n’ai jamais réussi de belles prestations en jeunant. D’ailleurs, lors de mon dernier match avec l’Entente au Nigeria, j’avais été même expulsé.
Vous jeûniez quand même ?
Je jeûnais systématiquement, même si la religion nous autorise à manger en cas de voyage. Je ne m’amuse pas avec le jeûne.
Pourquoi êtes-vous impulsif sur un terrain ?
Allah ghaleb, je suis un gagneur. Je ne supporte pas la défaite. Même quand je joue dans mon quartier, je veux gagner. Croyez-moi, il m’arrive de disputer avec des amis de quartier quand je joue.
Faisez-vous la prière ?
Oui, bien sûr !
Dites-nous la vérité car il y a eu des joueurs qui nous ont assurés faire la prière alors qu’ils ne la font pas…
Je suis pratiquant depuis longtemps. Faites votre enquête auprès de tous mes coéquipiers, actuels et anciens.
Qui vous rappelez-vous lors de vos prières ?
Mes sœurs et surtout mes parents, décédés. Aujourd’hui encore, je n’arrive pas à accepter leur disparition. C’est pour ça que j’invite souvent mes sœurs à la maison pour le f’tour afin d’essayer de recréer l’ambiance familiale d’avant. Même ma grand-mère est décédée récemment. Notre grande maison s’est vidée d’un seul coup.
Faisez-vous toujours de la vitesse en conduisant ?
Non. Depuis l’accident de voiture que j’avais eu lorsque j’étais à la JSK, je suis devenu plus sage.
Qui des joueurs algériens ne supporte pas le jeûne ?
Aksas, sans doute possible. D’ailleurs, il a tellement faim qu’il achète tout et à tout-va avant le f’tour. Cependant, je lui reconnais une qualité : il n’achète que de la très bonne marchandise, que ce soit au Ramadhan ou hors Ramadhan.
Continuez-vous d’élever des béliers ?
Je m’étais arrêté il y a 2 ans, mais je vais bientôt acheter un bélier dont on m’a dit le plus grand bien. Je donne rendez-vous à Aksas avant Aïd-El-Adha pour voir qui a le meilleur bélier !
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Son menu de rêvepour le ramadhan
«Mon f’tour idéal débute par une chorba frik accompagné de plusieurs morceaux de bourek. J’ai découvert la chorba frik quand j’étais à Sétif et je ne peux plus m’en passer à présent. D’ailleurs, des amis de là-bas ne m’ont pas oublié et continuent de m’envoyer 2 kg de frik à chaque Ramadhan. Comme second plat, j’adore ch’titha lssan (langue de veau en sauce). J’aime aussi l’ham lahlou, non pas pour taquiner les supporters du CRB, comme le croient des gens de mon quartier, mais tout simplement parce que c’est délicieux. Après la prière de tarawih, j’aime manger des tartes ou du qalb ellouz.»