La jeune classe allemande a entamé le Mondial de la meilleure des manières, en étrillant l’Australie (4-0). Et en offrant aux amateurs de spectacle, un peu frustrés depuis le début du tournoi, le premier festival offensif.
Elle est jeune, mais bien ambitieuse. En s’imposant d’entrée de jeu, et avec la manière, la Nationalmannschaft a parfaitement assumé son statut d’outsider crédible pour le titre mondial. Elle a aussi donné raison à son entraîneur Joachim Löw, qui avait promis avant le match que son équipe venait en Afrique du Sud pour coudre une 4e étoile sur son maillot. Pourtant, à y regarder de plus près, son discours ressemblait davantage à une méthode coué qu’à un objectif. Incapable de gagner le moindre titre depuis l’Euro 1996, même si elle a atteint sept fois la finale sur les quatorze dernières Coupes du monde, la sélection allemande était censée être orpheline de son capitaine Michael Ballack. Et surtout de son expérience. Il n’en a rien été.
Klose égale Klinsmann
La plus jeune sélection allemande depuis 1934, avec à peine 25 ans de moyenne d’âge, a tout simplement surclassé une équipe australienne qui n’avait encaissé aucun but lors de 17 de ses 27 derniers matches. Compact défensivement, bien organisée au milieu et surtout très habile pour lancer des contre-attaques à 2000 à l’heure, elle a donné le tournis à la défense des Socceroos. Podolski a d’abord ouvert la marque d’une frappe sèche du gauche (8e), avant que Klose n’égale Jürgen Klinsmann en inscrivant son 11e but en Coupe du monde (26e). L’attaquant du Bayern n’est plus qu’à trois buts de Gerd Müller, recordman allemand (14), et quatre de Ronaldo (15). Et au regard de la qualité du jeu offensif allemand, il pourrait bien les dépasser dès cette Coupe du monde en Afrique du Sud.
«C’est la meilleure équipe d’Allemagne où j’ai évolué», avait aussi affirmé le capitaine Philipp Lahm avant le match. Franchement, le troisième but de Müller (68e) d’une frappe sèche croisée après un joli crochet sur le gardien, puis le dernier de Cacau (70e) au terme d’une action d’école lui donne bien raison. Alors bien sûr, l’exclusion de Cahill à la 56e minute a ruiné tous les espoirs australiens. Mais de toute façon, la différence de niveau était telle au Durban Stadium qu’ils doivent sans doute avoir envie de se mettre, ou se remettre, au rugby. D.Be.