Les dépôts des ménages à la CNEP sont évalués à environ 43,99 % du total de leurs dépôts en dinars auprès des banques. Ils renseignent sur la volonté de l’accès au logement comme motif d’épargne financière.
Face à la faible progression des dépôts du secteur des hydrocarbures en 2011 marquée par une contraction au premier semestre, les dépôts à vue et à terme en dinars des entreprises privées et des ménages auprès des banques se sont consolidés davantage en 2011, respectivement de 8,47 % et 3,85 % aux premier et second semestre, pour atteindre 2889,72 milliards de dinars à fin décembre 2011. Cela représente 49,69 % de l’encours des dépôts en dinars contre 45,87 % pour le secteur public (y compris Sonatrach).
En situation de stabilisation des dépôts en devises qui ne sont pas des ressources à la disposition des banques, l’importance accrue des dépôts en dinars des ménages (34,12 % de l’encours des dépôts en dinars) notamment auprès de la CNEP, alimentée par l’augmentation des revenus salariaux et des transferts budgétaires courants, renseigne sur la volonté de l’accès au logement comme motif d’épargne financière.
Les dépôts des ménages à la CNEP sont évalués à environ 43,99 % du total de leurs dépôts en dinars auprès des banques. La nature stable des dépôts des ménages au niveau de la CNEP milite fortement pour un développement soutenu du financement bancaire de l’accès au logement pour les ménages.
En situation de flux positif des dépôts bancaires (816,94 milliards de dinars) excédant les flux de crédits (652,86 milliards de dinars), la liquidité globale des banques a augmenté au cours de l’année 2011, à l’exception d’une diminution en juin corrélée à la contraction des dépôts du secteur des hydrocarbures explicitée plus haut. L’excès de liquidité sur le marché interbancaire est resté structurel en 2011, mais devenu largement disséminé au sein du système bancaire.
La Banque d’Algérie a continué à résorber l’excès de liquidité par des opérations de reprise à sept jours et trois mois pour un total de 1100 milliards de dinars et les banques ont régulièrement placé les montants en sus de l’objectif de constitution des réserves obligatoires en facilité de dépôts rémunérés à 24 heures. Au cours de l’année 2011, à l’exception des fins de mois de février, mai, juillet et novembre, le montant total de ces placements en facilité de dépôts rémunérés a excédé l’encours des reprises de liquidités (1100 milliards de dinars).
Quant aux avoirs en comptes des banques et établissements financiers, leur montant a culminé à 928,77 milliards à fin novembre 2011, dépassant même l’encours de leurs placements en facilité de dépôts rémunérés (851,01 milliards de dinars). En conséquence, après constitution des réserves obligatoires, le faible montant des réserves libres qui a oscillé entre 64 et 73 milliards de dinars en 2011 traduit le caractère effectif de la résorption de l’excès de liquidité par la Banque d’Algérie.
D’où la portée du suivi fin et de la gestion de la liquidité bancaire par la Banque d’Algérie. En effet, une réglementation en matière d’identification, mesure, gestion et contrôle du risque de liquidité a été édictée par le Conseil de la monnaie et du crédit en mai 2011, en phase avec les nouvelles dispositions législatives d’août 2010 relatives à la monnaie et au crédit, pour développer le cadre opérationnel de la stabilité financière.
Ce règlement institue un coefficient de liquidité minimum que les banques et les établissements financiers doivent respecter à tout moment. L’évaluation faite par la Banque d’Algérie au second semestre 2011 indique que les banques de la place satisfont à cette exigence ; cette année se caractérisant par une liquidité bancaire largement disséminée.
Aussi, dans le même objectif d’asseoir une meilleure pratique de gestion de liquidité et de suivi des opérations interbancaires et d’améliorer la qualité des reporting prudentiels, le Conseil de la monnaie et du crédit a également édicté en mai 2011 un second règlement instituant un système de surveillance interne et de limitation par contrepartie des encours de prêts et d’emprunts interbancaires, notamment ceux opérés sur le marché monétaire, que les banques et établissements financiers sont tenus de mettre en place.
Le cadre opérationnel de prévision et de suivi fin de la liquidité bancaire par la Banque d’Algérie a été consolidé au premier semestre 2011, contribuant ainsi à l’efficacité de la conduite de la politique monétaire, d’autant que l’année 2011 a été marquée par une stabilité de la liquidité bancaire globale. L’excès de liquidité est effectivement résorbé par la Banque d’Algérie, en situation de très faible rôle joué par le marché monétaire interbancaire où les montants transigés restent très faibles voire même erratiques.
Ce très faible rôle du marché monétaire interbancaire dans la régulation de la liquidité bancaire, en dépit d’un nombre important de banques et établissements financiers et d’une infrastructure moderne de systèmes des paiements depuis 2006, ne contribue pas à l’efficacité de la conduite de la politique monétaire.
Ces deux nouveaux dispositifs portant renforcement des instruments de supervision et de contrôle, contribuent à consolider davantage la stabilité et la solidité du système bancaire algérien qui gagne en profondeur.
En particulier, le ratio passifs liquides (dépôts à vue et à terme en dinars hors dépôts hydrocarbures)/PIB hors hydrocarbures a gagné six points de pourcentage en 2011 par rapport à l’année 2010, après le rebond enregistré en la matière en 2010. Un autre indicateur pertinent de profondeur du système bancaire est représenté par le trend haussier du ratio crédits bancaires au secteur privé/dépôts hors hydrocarbures entre 2008 et 2010, en contexte de transformation financière accrue.
Cependant, l’année 2011 a été marquée par une forte croissance des dépôts hors hydrocarbures, soit un rythme très élevé par rapport à celui des crédits au secteur privé. Au cours de l’année 2011 et tout en poursuivant leurs efforts en matière de provisionnement, les banques ont consolidé leurs indicateurs de solidité financière. En effet, le ratio de solvabilité reste appréciable en 2011 et largement supérieur au niveau réglementaire requis, atteignant 20,91 % à fin juin 2011 et environ 23 % à fin décembre 2011 selon les déclarations prudentielles des banques.
En outre, il importe de souligner que le niveau des créances non performantes déclarées par les banques est en baisse passant de 19,05 % du total des crédits distribués à fin 2010 à 16,63 % à fin juin 2011, pour atteindre 16,12 % à fin décembre 2011 (16,08 % à fin septembre 2011). Cette amélioration est due à l’effet conjugué de la baisse du niveau des créances non performantes et de la hausse de l’encours des crédits distribués. Quant aux deux ratios de liquidité, ils demeurent satisfaisants comme à fin 2010.
A. s