Le 1er ministre a fait savoir, à partir de Constantine, que le gouvernement se réunira le 29 aout prochain avec les walis de l’ensemble du pays pour, a-t-il noté, «discuter sur la relance de l’économie nationale et l’investissement.» Il rappellera en même temps que le 15 octobre prochain, le gouvernement rencontrera ses partenaires socioéconomiques à Biskra pour examiner les mêmes questions. Son passage au complexe algéro-américain de fabrication de tracteurs le laisse constater que «sans les grands partenariats, on ne pourra pas avancer.» Il saura qu’en 2015, les tracteurs américains fabriqués à Constantine ont atteints un taux d’intégration de 32%. «L’objectif est d’atteindre un taux de 60% entre 2017 et 2018 et une production de 4 500 modèles en 2025,» dit un des responsables du complexe ETRAG à Oued Hamimine à El Khroub.
Le point noir «des réalisations» du gouvernement, la nouvelle ville de Ali Mendjli où Sellal a fait un tour jeudi dernier. Ali mendjli est une plaie béante non loin du chef-lieu de Constantine. La gigantesque citée dortoir vient de bénéficier d’un nouveau lycée de 1000 places pédagogiques. Un chiffre qui n’a aucune consonance avec l’ampleur du nombre d’habitants qui végètent dans ce lieu encore enclavé et dépourvu de toute commodité socio-économique mis à part un hôpital public qui peine à répondre à la demande.
Ce qui est appelé pompeusement nouvelle ville est un alignement de milliers d’immeubles, construits les uns à côté des autres, et ce n’est pas fini. Ses concepteurs continuent de croire qu’il faut encore ajouter d’autres immeubles puisqu’ils continuent d’en construire à ce jour sur le même périmètre. Pourtant, le 1er ministre n’a eu de cesse de crier à la face des responsables de l’Habitat «ne refaites plus Ali Mendjli !» Ce désastre a été «réalisé» aux fins de décongestionner la ville de Constantine et solutionner des problèmes du logement de la région. Au loin, un grand groupement de gendarmerie et une caserne militaire trônent en hauteur. Ali Mendjli, selon ses propres habitants, évolue cependant, au rythme de rixes et de batailles rangées entre bandes de jeunes désœuvrées, de fléaux sociaux, drogues, prostitution et même de crimes. Au passage du cortège officiel, de nombreux badauds se sont alignés tout au long des bâtisses hideuses loin de démentir l’idée d’un recasement de milliers de familles des bidonvilles, fait à la va vite et maladroitement par les pouvoirs publics. Un centre commercial existe bien dans ces lieux hors normes urbanistiques. Assis sur les escaliers d’entrée, de nombreux jeunes semblaient suivre passivement des yeux «ces officiels» venus dans leur «ville» le temps de leur ouvrir les portes d’un lycée face à des monts de gravats abandonnés au gré des vents et des pluies. Ils savent qu’ils pataugeront tous dans la boue.