Ali-Mendjeli (Constantine), Un assassinat, des affrontements et des arrestations

Ali-Mendjeli (Constantine), Un assassinat, des affrontements et des arrestations

Bataille rangée entre bandes rivales

Les agressions sont au quotidien, contre même des étudiants. La sécurité au niveau de cette région ne doit certainement pas impliquer uniquement la police qui manque d’effectif. Toute la société est concernée.

Rien ne va plus à la nouvelle ville Ali-Mendjeli, les choses ont tourné à l’irréparable, dimanche dernier en début de soirée, quand d’autres affrontements ont éclaté cette fois entre les sinistrés de Souika et le quartier dit New York, relogés au niveau de l’Unité de voisinage 8. Le calme a repris le dessus après l’intervention des forces de sécurité.

Cependant, les violences dramatiques ont repris quand une bande issue de Souika s’est approchée de l’un des habitants de New York, toujours au niveau de l’Unité de voisinage 8. L’altercation survenue s’est traduite par un assassinat, la victime étant âgée de 27 ans et répondant aux initiales de M. K. La violence a alors dépassé le seuil de ce qu’on peut qualifier de bataille rangée entre bandes rivales. Les deux gangs adverses ont usé de pierres, cocktails Molotov et barres de fer avec pour conséquences de nombreux blessés, de graves dégâts matériels et violation de domicile. Des écoles n’ont pas été épargnées, leurs vitres ont volé en éclats sous l’effet de jets de projectiles; idem pour les véhicules de particuliers.

LG Algérie

Ces affrontements d’une brutalité rarissime ont été caractérisés par des razzias des deux clans déchaînés. Par quels termes peut-on qualifier cette montée de violence? Pourquoi en ce moment précis, à quelques mois de l’élection présidentielle? A qui profite cette situation chaotique?

Pour beaucoup, cette rébellion se traduit par un comportement qui s’impose contre l’ordre public et la loi. Certains clans occultes peuvent en tirer un profit politique et il est clair qu’on cherche à chauffer la rue et tous les prétextes sont autorisés!

Le drame enregistré le soir de dimanche dernier intervient quelques heures après les affrontements survenus au courant de ces trois derniers jours entre les deux bandes d’Oued El Had et Fadj Errih, issues des bidonvilles et relogées au niveau de l’Unité de voisinage 14, comme rapporté dans notre édition d’hier.

L’intervention des forces de l’ordre bien mesurée a permis un retour au calme, surtout que pour des raisons sensées, aucune arrestation n’a été effectuée, contrairement à dimanche soir où les forces de l’ordre ont été obligées d’agir plus sévèrement en procédant à des inculpations, dans le cadre de l’enquête déclenchée pour identifier le ou les assassins du jeune M.K. ayant reçu des coups de couteau fatals. Le nombre des personnes arrêtées n’a pu être communiqué jusqu’à l’heure où nous mettons sous presse.

Rien n’était rassurant hier, l’atmosphère qui sévissait donnait la chair de poule, et l’on déduit facilement que le pire est à craindre, malgré la présence des services de sécurité qui, par mesure de précaution observent le silence. La nouvelle ville Ali-Mendjeli, une grande cité dortoir où l’on a rassemblé tous les sinistrés des habitats précaires et des bidonvilles, a toujours été le théâtre de violences, pour ne citer que l’exemple des deux petits enfants Brahim et Haroun, enlevés près de chez eux, séquestrés durant trois jours, abusés et tués par deux repris de justice. Les agressions sont au quotidien, contre même des étudiants. La sécurité au niveau de cette région ne doit certainement pas impliquer uniquement la police qui manque d’effectif.

Toute la société est concernée pensent les plus sages, c’est également l’affaire des autorités locales et les élus souvent indifférents aux maux de la société.