Le Président Bouteflika se recueillant devant la dépouille de Ali Kafi
Des personnalités politiques, d’anciens cadres de l’Etat et les hautes autorités du pays l’ont accompagné à sa dernière demeure.
L’ancien président du Haut Comité d’Etat (HCE), Ali Kafi, décédé mardi matin à l’âge de 85 ans, a été inhumé dans l’après-midi d’hier au Carré des Martyrs du cimetière El Alia (Alger). Une foule nombreuse de personnalités politiques dont le Président Bouteflika, de la société civile, du monde de la culture et syndical l’ont accompagné à sa dernière demeure.
Des compagnons d’armes du défunt, des anciens et actuels, ministres, de hauts responsables de l’Etat, les membres du gouvernement, des personnalités nationales et étrangères, des membres des corps constitués, des représentants du corps diplomatique accrédité en Algérie, de nombreux responsables et représentants de partis politiques ainsi que la famille et les compagnons d’armes du défunt, étaient présents aux funérailles. Le décor était planté dès les premières heures de la matinée pour saluer une dernière fois celui qui a eu la lourde tâche de prendre les destinées de l’Algérie après l’assassinat de Mohammed Boudiaf, en juin 1992. L’enterrement était prévu après la prière du Dohr. Un imposant dispositif sécuritaire avait été mis en place de même qu’un jalonnement qui débutait du Palais du peuple, où était exposée la dépouille du défunt, jusqu’au cimetière d’El Alia.
Chacun tenait à assister à l’inhumation de celui qui a soutenu en premier «la Réconciliation nationale» initiée par le chef de l’Etat Abdelaziz Bouteflika. Vers midi, les présents ont été invités à s’installer dans des carrés aménagés pour accueillir les personnes venues assister aux funérailles présidentielles. Juste avant l’arrivé du cortège funèbre, un officier supérieur de l’Armée nationale populaire demanda aux membres du gouvernement d’avancer. C’est le cas aussi pour les anciens moudjahidine.
Drapée de l’emblème national et entourée de gerbes de fleurs, la dépouille mortelle de Ali Kafi est arrivée sous très haute surveillance policière. C’est le moment de la mise sous terre. Le président Abdelaziz Bouteflika, le Premier ministre Abdelmalek Sellal, les membres du gouvernement, Ahmed Ouyahia, Abdenour Abdesslam, Rédha Malek, Mouloud Hamrouche,…. Tous, étaient là pour saluer la mémoire de celui qui a assumé des responsabilités à un moment crucial de l’histoire de l’Algérie indépendante.
A un moment où le terrorisme rythmait le quotidien des Algériens et où la République chavirait. Le directeur général de la Protection civile, le colonel Mustapha Lahbiri, le directeur général de la Sûreté nationale, le général Abdelghani Hamel, ainsi que d’autres personnalités ont tenu à assister à l’enterrement de Ali Kafi.
C’est sous le regard et le silence du chef de l’Etat, Abdelaziz Bouteflika, que le ministre des Moudjahidine, Mohammed Chérif Abbès, a prononcé l’oraison funèbre dans laquelle il a salué la mémoire du défunt qui a servi l’Algérie durant la guerre de Libération nationale, mais également durant les moments difficiles lorsque le pays était secoué par l’une de ses plus graves crises.
Des salves ont été tirées par un détachement de la Garde républicaine en hommage au défunt. L’ancien président du HCE fut un valeureux cadre de l’Armée de libération nationale dans la Wilaya II historique dont il fut le chef, avec le grade de colonel, en remplacement de Lakhdar Bentobal. Né le 17 octobre 1928 à M’souna, localité d’El Harrouch (Skikda), Ali Kafi a étudié à l’école coranique d’El Kettania, à Constantine.
Il s’inscrit ensuite à l’Université de la Zitouna à Tunis. Il adhéra tôt au Parti du peuple algérien (PPA). Ali Kafi fut contacté par Didouche Mourad avant le déclenchement de la guerre de Libération nationale. En mai 1959, Ali Kafi est appelé à Tunis et devient un des dix colonels qui vont réorganiser les instances dirigeantes de la révolution (le Gpra et le Cnra). A l’indépendance, Ali Kafi est nommé ambassadeur dans plusieurs pays, à savoir la Syrie, le Liban, la Libye, la Tunisie, l’Egypte, l’Irak et l’Italie. Le 11 janvier 1992, il a été nommé membre du Haut Comité d’Etat, installé après la démission du président Chadli Bendjedid.
Il succède le 2 juillet 1992, en tant que président du HCE, à Mohamed Boudiaf, assassiné le 29 juin 1992.