Cette fois-ci dans sa dernière sortie en Californie algérienne, à savoir la wilaya d’El Oued, le patron des patrons, Ali Haddad, a lancé un appel solennel au gouvernement d’entamer des réformes audacieuses, plaidant pour l’ouverture de tous les secteurs à l’investissement privé, à l’exception de celui du militaire, allant loin dans ses illusions, ce dernier se dit prêt à tendre la main à l’Armée pour une toute disponibilité d’investissement dans le secteur ou à sous-traiter des projets.
Dans un discours prononcé dans un français-arabe parfait à l’occasion de l’université d’été de l’organisation patronale, le patron du FCE a profité de cet événement pour appeler à une privatisation tous azimuts! Insistant sur le volet prioritaire auquel il faudrait s’attaquer en toute urgence, celui du climat des affaires, «afin de l’assainir des lourdeurs et pratiques bureaucratiques qui pèsent sur le monde de l’entreprise». Appelant ainsi à simplifier l’environnement fiscal, administratif et bancaire de l’entreprise, et améliorer les conditions d’accès au foncier, ce richissime veut forcer la main au gouvernement dans le but de privatiser une partie importante du capital de Fertial.
Après l’ouverture du capital du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, c’est Fertial, la Société des Fertilisants d’Algérie, qui est ciblée. Première entreprise productrice d’ammoniac, d’engrais et de fertilisants agricoles, issue d’un partenariat entre le Groupe public Asmidal et le Groupe espagnol Grupo Villar Mir, qui détenaient respectivement 66 et 34 % du capital social, et convoitée aujourd’hui par Ali Haddad. Profitant de difficultés financières auxquelles est confrontée cette entreprise, le chasseur des occasions, le patron de l’ETRHV, Ali Haddad, offre ses services pour le rachat de Fertial.
Ali Haddad a déjà déposé une demande de crédit de près de 200 millions de dollars auprès de trois banques à savoir la Banque Nationale d’Algérie (BNA), l’ABC Bank, ainsi que la banque française Société Générale pour financer son projet de rêve, racheter entièrement les parts du groupe espagnol Grupo Villar et s’imposer ainsi comme le seul partenaire privé de la société nationale des hydrocarbures ‘’Sonatrach’’.
S´enfonçant davantage dans une campagne de téléthon publique, Ali Haddad, ne manque pas de pousser le bouchon un peu loin en voulant profiter de la largesse des banques publiques pour gonfler son capital. En demandant d’autres crédits bancaires dans un temps de crise et d’austérité, Ali Haddad vient de scandaliser une autre fois l’opinion publique. Ses dernières demandes de prêt de 180 milliards de dinars à la BNA, et de 250 milliards à la CNEP Banque pour construire un siège pour son empire l’ETRHV, démontrent l’ampleur de son opportunisme.