“Quand il était à la tête du DRS, c’est lui qui contribuait à leur politique, pas moi. Maintenant qu’ils l’ont jeté, que peut-il m’apporter ? Quand il pouvait être utile, il était avec eux”, s’est défendu Ali Ghediri.
Dans un entretien accordé hier au site électronique TSA, le général-major à la retraite, Ali Ghediri, a parlé de sa relation supposée avec l’ancien patron du DRS, le général-major à la retraite Toufik. Il a affirmé qu’il ne peut pas nier le connaître et de garder contact avec lui. “Il était responsable d’un appareil et moi directeur central, on devait nécessairement avoir des relations fonctionnelles. On s’appelle à l’occasion de l’Aïd, lui ou d’autres. Ce serait de l’impolitesse que de ne pas garder les relations”, a-t-il soutenu. Acculé à ce sujet, il s’est demandé pourquoi le débat est focalisé sur le général Toufik et pas sur les autres. “Toufik, ce sont eux qui l’ont utilisé.
Quand il était à la tête du DRS, c’est lui qui contribuait à leur politique, pas moi. Maintenant qu’ils l’ont jeté, que peut-il m’apporter ? Quand il pouvait être utile, il était avec eux”, s’est-il défendu, réfutant bénéficier de son soutien. Le candidat Ghediri s’est, par ailleurs, étalé sur certains aspects de son engagement dans la course à la magistrature suprême. C’est ainsi qu’il est revenu sur les obstacles posés par l’administration locale aux citoyens qui se présentent aux APC pour légaliser les formulaires de souscription à sa candidature. “Les pressions ne sont pas exercées contre moi directement, mais contre les citoyens qui me soutiennent.
Des agents en civil leur disent : ‘Abandonnez pour éviter des ennuis.’ Au besoin, nous dénoncerons les auteurs de ces entraves”, a-t-il corroboré au lendemain de la diffusion d’un communiqué faisant état du parti pris de certaines APC. Il a reconnu aussi faire l’objet de filatures dans ses déplacements. “Ma fille a accouché il y a quelques jours. Je suis sorti à 23h pour lui rendre visite à la clinique. On m’a suivi jusque-là, à ma grande surprise.” Il a rapporté, sans donner de détails, que les membres de sa famille sont victimes d’exactions. “Des mesures administratives arbitraires ont été prises contre moi et ma famille. Pas plus tard que cette semaine, ma famille a payé la facture, et peut-être qu’elle payera encore. Je ne rentre pas dans les détails, je dis simplement que je suis prêt à payer (…) Je suis prêt à tout, même au sacrifice physique s’ils considèrent que je suis un danger pour eux”, a-t-il assuré.
Pourquoi suscite-t-il donc autant d’inquiétude pour le clan présidentiel ? “Il faut leur poser la question. Par principe, je ne fais pas de la candidature de M. Bouteflika le point de départ de ma stratégie”, a-t-il expliqué avant de dire qu’elle lui “importe peu”. “Je ne cherche pas la révolution. Je veux juste apporter le changement”, a-t-il ajouté. Et il entend par le changement la rupture avec les pratiques antidémocratiques, les atteintes aux libertés, les entraves au développement économique… Il a affirmé que sa priorité, s’il est élu à la magistrature suprême, est de réformer les institutions pour les rendre conformes avec les principes d’un État de droit. Il a promis une large consultation du peuple sur le contenu de la Constitution et sur la nature du régime à adopter.
Abordant la charge du général-major, chef d’état-major et vice-ministre de la Défense nationale, Gaïd Salah, contre ses premières interventions publiées par le quotidien El Watan, Ali Ghediri a estimé que “le pire pour un homme est que ses écrits demeurent sans réactions”. Sans trop s’appesantir sur le propos, il a relevé qu’il n’y a pas de monopole de l’ambition politique. Cela étant, Ali Ghediri a exprimé une profonde détermination à aller jusqu’au bout de son entreprise et de gagner le scrutin. “Je n’envisage pas la défaite. Mon éducation, ma culture, mon profil et ma détermination m’interdisent d’intégrer la défaite comme préalable avant d’engager le combat. J’entre dans la bataille pour gagner.” Par quels moyens compte-t-il surmonter l’écueil de la fraude ? “La fraude a son remède. On en parlera au moment opportun.”
Souhila H.