Réaliser un niveau d’exportation hors hydrocarbures, de l’ordre de 3 milliards de dollars, tel est le challenge que s’était fixé, en 2007, le précédent gouvernement pour renverser le flux des importations tous azimuts. L’objectif n’a jamais été atteint. Alors, que faut-il faire, aujourd’hui, et quelle place pour les exportations dans le nouveau plan du Gouvernement ? Reprenant les propos du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, le président de l’Association nationale des exportateurs algériens (Anexal), qui intervenait hier sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, a assuré que 2017 « va être l’année de l’exportation ».
« Le passage de l’actuel Premier ministre au département du Commerce nous a été bénéfique, lui, qui nous a qualifiés de partenaires. Maintenant, nous sommes dans l’action », s’est, en effet, félicité Ali Bey Naceri. Il a, cependant, rappelé que les contraintes liées à la réglementation des changes auront été parmi les principaux obstacles à l’acte d’exporter. Les exportateurs demandent notamment la révision des délais de rapatriement des devises, la facilitation de la procédure d’ouverture des représentations à l’étranger, en distinguant l’investissement et le bureau de liaison, l’assouplissement de la rétrocession de la quote-part (50% en dinars et 50% en devises), l’allégement du paiement des services à l’étranger pour une meilleure prise en charge du service après-vente. « Pour relancer la machine à exporter, il reste à aller vers des plans déclinés par secteur, des programmes d’exportation, non sans dresser, au préalable, un diagnostic pour situer les points de blocage qui ont, jusqu’ici, entravé le plan de relance des exportations », a-t-il insisté. Estimant « impératif» de faire confiance aux exportateurs. « Il ne faut plus se contenter de ce qui a été dit auparavant. Ce dont on a besoin, c’est cette vision et cette stratégie qu’il est temps d’élaborer », a-t-il soutenu. Il a dans ce sens noté, encore une fois, que l’Algérie possède des potentialités à l’export qui ne demandent qu’à être consolidées.
Plus explicite, le président de l’Association nationale des exportateurs, a cité l’exemple des filières industrielles, « potentiellement porteuses d’exportation », qui avaient été identifiées, mais dont l’exploitation est « restée sans effet ». « Les défis à l’heure actuelle sont très importants », a relevé Ali Bey Naceri. Allusion faite à la réalité économique à laquelle est confronté le pays, notant qu’en 2012, les 194 milliards de dollars de réserves de change ont fondu pour passer à 114 milliards de dollars. « Nous avions un excédent de 20 milliards de dollars, alors que maintenant nous avons un déficit de 20 milliards de dollars.
Nous aurions dû aller vers des filières de produits de substitution à l’importation, à l’exemple du phosphate, un minerai que le pays possède en quantité, et dont on importe pour 600 milliards de produits dérivés », a fait remarquer le président de l’Anexal. Ce n’est pas tout. Dans le secteur de la pétrochimie, a-t-il ajouté, nous avons perdu énormément de temps pour produire de l’éthylène ou des dérivés du plastique. Même constat pour ce qui est de l’agro-industrie. Un secteur « où nous sommes très faiblement transformateurs » et où il existe des gisements d’exportation « inexploités ». Pour Ali Bey Naceri se pose désormais la question de savoir comment construire la compétitivité du pays ? Comment augmenter la valeur ajoutée ? Et comment identifier les filières d’exportation ?