Ali Benflis tourne en dérision le projet de révision de la constitution

Ali Benflis tourne en dérision le projet de révision de la constitution

Toujours aussi sévère, aussi implacable dans ses jugements à l’égard des institutions officielles, présidence, Gouvernement, parlement… samedi à Blida, Ali Benflis a puisé dans la même veine, lors de son meeting à Blida. Sa cible prioritaire le président de la république.

Sans jamais le citer, c’est toujours la même rengaine, le même refrain sur la « vacance du pouvoir » et l’exercice de ce dernier « par des forces extranationales qui prennent des décisions engageant l’avenir du pays, en dehors de toute légitimité ».



Ali Benflis s’étalera longuement et non sans dérision sur la révision constitutionnelle. Il accuse le président Bouteflika d’avoir manqué à son engagement pris dans son discours du 15 avril 2011 « C’est ça qu’ils appellent une réforme profonde ? Où est passé le référendum » a marteé le chef de Talaie El Houriat qui qualifie la révison proposée de « Mahzala », c’est-à-dire une parodie.

Pour Benflis, le pouvoir préfère un Conseil constitutionnel « aux ordres » et un « parlement beni oui oui » pour faire passer son projet plutôt que de prendre le risque d’un référendum, sachant que les algériens ne sont pas dupes. Pour ce qui est présenté comme une « avancée » dans ce projet de constitution, c’est-à-dire le retour à la limitation des mandats, Benflis trouve là une nouvelle occasion de s’en prendre au président pour son « narcissisme ».

Au sujet de la langue Amazigh, pour lui rien n’a changé dés lors que les rédacteurs du projet ont consacré une hiérarchisation en instaurant l’arabe langue officielle de l’Etat et Tamazight langue officielle; « Une langue officielle et par définition une langue d’Etat » soulignet-il.

Le constat sur le plan économique n’est pas plus amène. « Avec plus de 800 milliards de dollars engrangés pendant quinze ans et on se retrouve aujourd’hui avec une économie aussi vulnérable », s’insurge t-il en imputant l’échec ainsi avéré à un pouvoir personnel qui décide de façon unilatérale.

Benflis, rejoignant sur ce plan les analyses d’autres partis d’opposition dénonce « l’arrivée des prédateurs et de la mafia aux leviers économiques », pendant que de vrais capitaines d’industrie sont marginalisés, voire harcelés. Au sujet de ce qui est qualifié d’ « état civil, » , Benflis ironise sur le flou du concept, insistant pour ce qui le concerne sur « l’Etat de droit ».