Ali Benflis a réuni lundi à Zeralda les membres du comité central de son parti, Talaie El Houriyet. Son intervention est un véritable réquisitoire contre le régime qualifié d’ « obsolète ». Après avoir exprimé sa « reconnaissance aux membres du Comité Central, aux Secrétaires et aux membres des bureaux territoriaux et communaux et à l’ensemble des militantes et de nos militants qui ont fait de Talaie El Houriyet ce qu’il est devenu, un grand parti qui pèse dans l’échiquier politique national », le président du parti s’arrête sur la situation du pluralisme politique en Algérie pour le qualifier de « dévoyé ».
Et dans un tel contexte, l’opposition « pour responsable et légitime qu’elle soit, devient un ennemi à réduire ; l’idée contraire est intolérable ; la critique équivaut à un crime de lèse-majesté et la demande de comptes est prise pour le summum des actes anti- nationaux ». L’allusion est claire : il s’agit d’Ouyahia qui n’avait pas eu de mots assez durs contre l’opposition lors de sa dernière sortie médiatique, à l’occasion de la réunion des congressistes du centre.
« C’est dans ce contexte là que nous, militantes et militants, de Talaie El Houriyet allons à la rencontre de nos concitoyennes et de nos concitoyens sans concessions sur nos convictions et sans compromission sur notre projet politique » souligne encore Benflis qui convient que « L’opposition n’a jamais été une attitude politique aisée dans notre système politique ; elle exige des sacrifices et ces sacrifices nous avons toujours été prêts à les consentir ». Poursuivant sur sa lancée, il ajoutera que le fait de « Dire ses vérités au régime politique en place demande une volonté politique inébranlable et la nôtre l’est assurément ; confronter ce même régime politique à ses lamentables gâchis politiques, économiques et sociaux requiert du courage politique et nous n’en manquons pas ».
Dans une attaque contre le RND et son secrétaire général par intérim, Benflis note que « Notre parti n’est pas né grand mais il l’est devenu grâce à l’abnégation, à la patience et à l’effort de ses responsables, de ses militantes et de ses militants qui ont été les seuls artisans de sa grandeur ». Revenant sur le rôle que doit jouer le parti, Benflis explique que ses membres fondateurs ont le choix « de l’opposition politique créative, constructrice et responsable. Une opposition qui tire la sonnette d’alarme car il y a matière à alarme quant à la pérennité de l’Etat national, quant à l’unité de la Nation et quant à la stabilité et à la quiétude de la société ».
Une opposition, ajoute Benflis « qui propose un dialogue national rassembleur et une perspective démocratique inéluctable comme voie de sortie de la crise de régime devenue insupportable et dont le règlement différé se paye chaque jour au prix fort ». Concluant son intervention sur une note d’optimisme, le président de Talai Al Hourait estime que tout n’est pas perdu que le « le régime politique en place n’a rien créé d’irréversible. Quoique monumentale, sa faillite pourra être redressée dès lors que viendra le moment de la volonté et du courage politiques qui ne pourront émaner que d’hommes et d’institutions représentatives de leur peuple. Et quel que soit l’ampleur du désespoir que ce même régime politique a semé, tous les espoirs restent permis .»