Ali Benflis, président de TalaÏe El-Houriat, à Constantine “Nous avons affaire à une monarchie”

Ali Benflis, président de TalaÏe El-Houriat, à Constantine “Nous avons affaire à une monarchie”

Benflis ne manquera pas de fustiger le système actuel en affirmant que ce dernier “veut être le pouvoir, l’opposition et la société civile en même temps”.

Le président de Talaïe El-Houriat, Ali Benflis, était, hier, en fin d’après-midi, à Constantine où il a animé son deuxième meeting de campagne après celui tenu, dans la matinée, à Mila, pour le compte des  élections locales du 23 novembre prochain.

D’emblée, Ali Benflis a tenu à expliquer le choix de la ville de Constantine, en ce 1er Novembre, en évoquant le rôle joué par le Constantinois durant la guerre de Libération nationale. Selon lui, “nous avons perdu les valeurs tracées par la déclaration du 1er Novembre, à savoir l’indépendance, la liberté et la démocratie”. Il ne manquera pas de fustiger le système actuel en affirmant que ce dernier “veut être le pouvoir, l’opposition et la société civile en même temps”, estimant que “ce sont là, les pratiques d’une monarchie et non d’une République”. Ali Benflis a ajouté, dans le même contexte, que “nous avons eu trois gouvernements mais aucun d’eux n’avait de programme, ni de solutions et encore moins de bilans”. “L’échec est à tous les niveaux, mais il est plus grave dans les secteurs de l’éducation, de la santé et de la justice”, a-t-il dénoncé, soulignant que “la situation actuelle du pays reflète l’échec sur tous les plans, social, politique et économique”. L’ancien chef de gouvernement et candidat malheureux à la dernière élection présidentielle et dont le parti participe pour la première fois à des élections locales a estimé que “ces gens qui viennent nous dire à chaque discours qu’ils vont présenter des solutions à la crise actuelle, étaient déjà membres du gouvernement en 2002 et ils n’ont rien fait”. Aujourd’hui, selon le président de Talaïe El-Houriat, la crise a atteint son paroxysme. “Il y a une rupture entre l’État et le peuple”, a-t-il analysé. Par ailleurs, l’hôte de Constantine a plaidé pour l’instauration d’un dialogue entre la classe politique et la société civile, des élections transparentes et la mise en place d’un comité indépendant de suivi des élections. “Pour nous, le dialogue est notre devise, nous utilisons le terrorisme comme moyen de pression ou d’oppression.” Concernant la participation du parti au prochain scrutin du 23 novembre, Ali Benflis a rappelé que même s’il ne croit pas à la transparence des élections, Talaïe El-Houriat y participera car “55% des membres du comité central ont accepté de le faire et ont entériné la décision par voie démocratique lors d’une réunion de tous les membres”.

Souheila BETINA