La Toile est devenue désormais un passage obligé pour tout candidat à la présidentielle qui ne peut plus se satisfaire des média classiques. Obama avait battu , lors de son premier mandat le candidat républicain grâce à une présence très active sur le Net. Le candidat Ali Benflis a-t-il retenu la leçon du premier président noir américain ?
Aujourd’hui, à Alger, il a rencontré dans son QG de campagne environ 500 jeunes qui sont entrain de lui mener la campagne via les réseaux sociaux. Ces jeunes issus de différentes régions du pays mais aussi de l’émigration, dans un discours à la fois spontané et loin des codes convenus ont exprimé leur désir, leur disponibilité d’être des acteurs dans la campagne électorale.
Une campagne électorale qu’il conçoivent comme une opportunité pour se faire entendre pour exprimer leurs revendications en tant que segment important de la société. « Dans les discours des responsables politiques nous sommes toujours en bonne place, sauf que cet honneur qui nous est fait dans le verbiage politique n’a pas son équivalent en terme d’emplois, de projets, nous sommes en fait les derniers roues de la charrette » regrette un des intervenants qui revendique « des places pour les jeunes dans les centres décisionnels ».
Ces jeunes, qui débordent d’enthousiasme, considèrent que le candidat Benflis peut incarner leur idéal. Raison pour laquelle, ont-ils expliqué, ils ont décidé « d’investir la Toile pour relayer son message ». Les facebookers ne se sont pas limités à formuler des vœux et à égrener leurs revendications, ils ont aussi leur petite idée sur la manière de faire la campagne électorale. Ils ont fait d’ailleurs des propositions au staff de campagne de Benflis qui devrait s’en inspirer.
Le candidat Benflis a tenu d’abord à remercier chaleureusement ces jeunes qui ne sont mus par aucun calcul politicien ni intérêt. C’est la jeunesse dans ce qu’elle a de plus sain. Mais il prévient d’emblée que « le fait d’être jeune est un atoutnécessaire, mais pas suffisant ». Pour lui, la jeunesse doit être conjuguée à l’acquisition du savoir, à la maitrise de la science « pour devenir une véritable force de création au service du pays ».
Ali Benflis exhorte les jeunes à s’intéresser à la politique. Et, explique t-il, l’entrée dans la politique passe par la participation au rendez-vous électoraux. Raison pour laquelle il insisté pour les voir s’inscrire sur les listes électorales. Parlant de patriotisme, Ali Benflis indique que sa forme a évolué en fonction des conjonctures historiques, « être patriote en 54 , c’était combattre le colonialisme, être patriote en 1962, c’était jeter les bases d’un Etat démocratique et social et être patriote aujourd’hui c’est ouvrir la voie à la jeunesse qui constitue la majorité de la population ». Un message subliminal aux partisans du statut quo qui croient encore à la légitimité historique qui a atteint ses limites biologiques.