On vous le disait dans un précédent article, le candidat malheureux à la présidentielle de jeudi, M. Ali Benflis, qui est arrivé en seconde position avec 12,18% des votes, a annoncé son intention de créer un nouveau parti politique. Il a déclaré durant sa conférence de presse qui s’est tenu vers 18H : « Je ne vais pas décevoir tous ceux qui ont soutenu mon projet de renouveau national. Prochainement, je vais dévoiler la forme de mes actions à venir ».
Durant la conférence qu’il a animé, l’ancien chef du gouvernement a également affirmé : « Il n’y pas eu d’élection hier ». Selon lui, « Le 17 avril, il y a eu distribution des voix de la part de l’administration. Certains ont été récompensés. D’autres sanctionnés ». M. Benflis a ensuite poursuivi, en déclarant : « Mon projet de renouveau national a eu un large soutien » avant d’ajouter : « Contrairement au candidat du pouvoir, absent, mon projet a eu un large soutien de la part des Algériens. Je n’ai été ni vaincu ni battu le 17 avril. Si ces élections avaient été transparentes, j’aurais accepté le vote. Les résultats annoncés ont été préparés et planifiés par la fraude, l’argent sale et une certaine presse. C’est la vérité ».
Mais surtout, ce point presse a été pour Ali Benflis, l’occasion de condamner ce qu’il qualifie d’«alliance entre argent sale, fraude et presse manipulée ». Il déclare : « Je ne reconnais pas les résultats de ces élections. Sinon je serais complice de la fraude. Je vais protester avec tous les moyens politiques et pacifiques ». Une fraude qui selon, l’ancien garde des sceaux, «a été préparée et planifiée depuis longtemps.» et dont les signes sont : « L’attribution des portefeuilles ministériels clés aux proches du président Bouteflika. L’annonce de la candidature de Bouteflika par le Premier ministre qui est devenu son directeur de campagne. Le parti pris du Conseil constitutionnel qui a accepté la candidature d’une personne qui ne répond pas aux conditions requises pour être éligible à ce poste, notamment la présentation d’un certificat attestant de la bonne santé physique et mentale pour le candidat à la présidentielle ».
Une fraude, qui toujours selon les termes de M. Benflis, « bénéficie à quelqu’un qui n’a pas la capacité physique de gérer les affaires du pays». Pour le candidat malheureux, «L’Algérie sera gérée par procuration. Ce qui constitue une menace contre la stabilité du pays. Le changement sera imposé à travers une résistance forte de la part du peuple, avec l’appui d’une force politique pacifique et unie ».
Enfin, Ali Benflis, qui aura brigué à deux reprises (2004 et 2014), un mandat de président sans succès, clôt sa conférence de presse en qualifiant le système de « pourri » et de « corrompu » et en déclarant à propos des résultats : « Même Staline n’aurait pas fait ça ».