Ali Benflis : Chronique d’une candidature annoncée

Ali Benflis : Chronique d’une candidature annoncée

Ali Benflis officiellement candidat à la présidentielle algérienne d’avril 2014. Rien de surprenant, pour un candidat qui préparait son retour sur la scène politique depuis plus plusieurs mois. Retour sur les prémices de la campagne du candidat Benflis.

L’annonce de cette candidature était très attendue depuis des mois, car Ali Benflis avait suscité ces derniers temps un fort engouement auprès des Algériens. Les appels de différentes communautés algériennes du monde entier s’étaient multipliés à la fin de l’année 2013, laissant à penser que le candidat Benflis sera celui dont il faut avoir peur en 2014. Algérie, France, Amérique du Nord mais aussi jeunes cadres, jeunes Algériens ou cadres du FLN. Ali Benflis n’a laissé personne indifférent durant l’année 2013.

La campagne électorale a commencé très tôt pour Ali Benflis, du moins pour son réseau. Des comités de soutien s’étaient déplacés dans tout le pays pour soutenir le candidat et récolter les fameuses signatures nécessaires pour valider auprès du conseil constitutionnel un candidat. On savait également que l’ex-chef du gouvernement avait mis en place des équipes de campagne très actives sur le terrain et sur le web pour convaincre l’électorat algérien de le soutenir. A la veille de l’annonce de sa candidature, son staff technique préparait déjà son entrée dans le jeu de la campagne électorale. Des pages Facebook aux déclarations dans la presse, l’équipe de campagne annonçait plus ou moins subtilement le retour du candidat déçu de l’élection de 2004. Deux jours après la convocation du corps électoral par le Président actuel Abdelaziz Bouteflika, le premier candidat de taille annonçait sa candidature en grande pompe face à parterre de journalistes et de militants.

Et maintenant ? Son discours de candidature prononcé, les grands axes de sa campagne sont donnés : justice, éducation, jeunesse, chômage et économie seront les priorités. Toutefois cette déclaration pleine de bonne volonté ne laisse pas de place aux mesures concrètes. Dire c’est bien mais le candidat Benflis va devoir désormais dévoiler de quelle manière il compte s’attaquer à ces gros chantiers, s’il veut réellement convaincre et faire la différence.

Quelles chances ?

L’ex-candidat de l’élection présidentielle de 2004 se lance donc à nouveau dans cette bataille politique. Sauf que cette fois-ci il est bien plus armé. A l’époque il semblait être le candidat le plus prometteur, grâce à un soutien important d’une partie de l’armée et l’élite algérienne. Et pourtant il n’était parvenu à récolter que 6,42% des voix contre Bouteflika, qui avait remporté l’élection avec quasiment 85 % des voix. Cette fois-ci Benflis semble avoir préparé depuis longtemps son retour sur la scène politique.

A l’heure actuelle il est le candidat le plus prometteur de cette élection présidentielle, reste à voir, bien sûr, les prochains candidatures qui doivent être déposées d’ici 43 jours. Bien qu’il ait été très discret ces dernières années, il aura sûrement de fortes chances lors du prochain scrutin national au vu de l’engouement populaire qu’il déclenche cette fois-ci. L’homme politique dispose de tous les atouts pour mener à bien cette course à la présidentielle. Fort soutien de nombreux cadres du FLN, une équipe de campagne très active. Cette dernière a très bien préparé le retour de l’ex-candidat. Dans son QG situé dans l’ancien TLS de la rue Manaa Lakhdar, elle a travaillé de manière intensive pour informer les électeurs du programme du candidat, notamment par le biais d’Internet avec les réseaux sociaux. Une campagne qu’elle poursuit aujourd’hui notamment à travers un site internet officiel : benflis2014.dz lancé le jour même de sa déclaration de candidature d’Ali Benflis.

En outre, son expérience politique rassure. Certes absent depuis 10 ans dans la sphère politique Ali Benflis reste dans les mémoires des Algériens qui n’oublient pas celui qui fut Premier ministre de 2000 à 2003, directeur de campagne d’Abdelaziz Bouteflika en 1999, ou encore leader du FLN en 2001. Ali Benflis ne doit toutefois pas se reposer sur ses acquis et a encore un long chemin à faire dans cette campagne électorale qui débutera le 23 mars prochain.