«Il faut occuper le terrain»
Cette période préélectorale, propice à toute forme de manoeuvres politiciennes, montre déjà «des indices d’incertitude».
En sa deuxième sortie médiatique, l’ex-chef de gouvernement, Ali Benflis, parle enfin des conditions de préparation et du déroulement du scrutin présidentiel d’avril 2014, qualifié «d’élection fermée». Ali Benflis qui n’a jusqu’ici formulé aucune exigence liée aux conditions garantissant la transparence de cette élection, livre sa grille de lecture sur la scène politique où «les plus forts ou les dominants», selon lui «procèdent par un chantage». Ils «veulent accaparer le pouvoir et à défaut généraliser l’anarchie, le bouleversement et le désordre», déplore-t-il. En somme, «c’est le statu quo ou le désordre», résume l’ex-candidat à l’élection présidentielle de 2004, lors de son allocution prononcée, hier, au siège de sa permanence électorale à Ben Aknoun (Alger) à l’occasion de la réunion des responsables de la campagne électorale. Sans les citer nommément, M.Benflis en veut à ces hommes politiques qui agitent le spectre de la stabilité du pays.
Ces déclarations, autrement dit ces appels à préserver la stabilité, «sont inacceptables d’autant plus qu’elles émanent d’officiels», condamne-t-il. Ceux-là, poursuit-il «doivent plutôt prendre leur responsabilité, faire preuve de mesure et de réserve, et veiller avant tout à mettre en place les conditions politiques et matérielles de préparation et de déroulement de la prochaine présidentielle». Et d’ajouter, «personne n’a le monopole de la préservation de la stabilité du pays. Nous rejetons toute forme de surenchère car chaque Algérien est vigilant en ce qui concerne la stabilité de son pays». A ses yeux, «la conjoncture actuelle est marquée par des interrogations et des incertitudes qui entourent l’organisation du prochain scrutin».
Ceci, note-t-il «est destiné à semer le doute et créer la démobilisation au sein de la société». Pour contrer cette atmosphère générale empreinte de défaitisme, il invite ses directeurs de campagne à «occuper le terrain et organiser la mobilisation massive des électeurs».
Dans le même ordre d’idées, il souligne que cette période préélectorale, propice à toute forme de manoeuvres politiciennes, montre déjà «des indices d’incertitude qui ne sont pas de nature à favoriser la sérénité requise pour un scrutin transparent et régulier».
Un discours «alarmiste» qui prend la forme d’un appel à préserver la stabilité de l’Algérie «prédomine la scène politique», selon lui. Il (discours…Ndlr) vise en réalité, uniquement à faire «un chantage sécuritaire dont le seul objectif est de maintenir le pays dans le statu quo actuel et de différer toute possibilité d’alternance portée par la volonté populaire».
L’ex-directeur de campagne de Bouteflika en 1999, n’a pas manqué de plaider pour le changement qu’il veut graduel et le fruit d’une large consultation nationale et «sans exclusive». Ainsi, apparemment, l’ex-chef de gouvernement veut brasser large en convoitant l’électorat islamiste, notamment celui du FIS dissous.
Les Algériens qui ne vivent pas en vase clos, présume-t-il «ont compris que le changement est dans la nature des choses et mesurent à quel point le monde d’aujourd’hui est fait d’interdépendance et d’interférences».
En outre, il se dit «viscéralement opposé au pouvoir personnel». Sa candidature à l’élection présidentielle est motivée, relève-t-il «par le soutien d’une large représentation du peuple algérien». Et, pour faire un appel du pied aux groupes contestataires de l’actuelle direction du FLN, il avance encore qu’il est candidat non partisan, car il «ambitionne de représenter tout le peuple algérien, sans toutefois renier ma qualité de membre du FLN».
«L’élection prochaine est considérée par M.Benflis comme «une étape importante et une occasion pour retrouver la confiance du peuple algérien». Il a appelé ses militants à axer leur discours sur «le programme du candidat sans porter atteinte à nos adversaires politiques, ni tenir un discours préjudiciable aux institutions de la République que nous devons préserver parce qu’elles sont un acquis de tous les Algériens et un garant de la pérennité de l’État.