Avant d’être l’hôte de la wilaya de Naâma et précisément la ville de Mecheria, Ali Benflis s’est arrêté à Aïn Sefra , venant d’El Bayadh. Ses partisans étaient là et l’ont accueilli comme l’ont fait leurs pairs dans les wilayas qu’il a déjà visitées, avec tambours et « gasbas ». Il a tenu un court discours et s’est dirigé vers Mecheria où l’attendait son ex-chef de cabinet, Abdelkader Mansouri, qui lui a offert un déjeuner en son honneur dans son domicile sous une immense kheima.
D’entrée de jeu, le candidat compare la wilaya de Naâma à un deuxième Aurès, tant les habitants, selon lui, ont donné pour la guerre de libération. II dira que la population n’est ni corrompu ni corruptible. « On ne vous vend pas et on ne vous achète pas », lance-t-il sous des applaudissements nourris de l’assistance. Il s’en est même trouvé un citoyen qui s’est levé, et dans un geste passionné jeta son chèche en criant « vives les Chaouis, moi je les aime».
« En 2004, après les élections et l’avènement du deuxième mandat, j’ai dis que la corruption allait se généraliser, que la presse publique sera de plus en plus muselée et que l’Algérie ne connaîtra pas de développement. Dix ans plus tard, tout ce que j’ai avancé s’est avéré juste. Les évènements m’ont donné raison », a indiqué Ali Benflis, lors du meeting tenu dans une petite salle de cinéma de la maison de la culture de Mecheria.
Pour Ali benflis, l’Algérie amorce aujourd’hui un tournant décisif et il faut tirer les leçons du passé. Il reviendra sur le bilan du présidant-sortant qu’il estime des plus négatifs. « « Le chômage des jeunes ne cesse d’augmenter, la santé est malade, le système éducatif laisse à désirer », dit-il en prenant soin de ne point imputer la responsabilité aux enseignants ou encore aux médecins et aux paramédicaux.
L’ex-chef du gouvernement a contesté les chiffres officiels du nombre de logements réalisés depuis 1999 en s’appuyant sur le témoignage d’un wali, toujours en poste et dont il ne citera pas le nom « pour ne pas le griller ». Ils ont promis en 1999 de réaliser un million de logements sur les cinq années. En 2004, selon ce wali, ils n’avaient pas réalisé le 1\10, indique l’orateur. Et le candidat d’ajouter : « Cependant, ils ont décidé d’aller vers un deuxième mandat et il fallait pour ce faire convaincre la population. En déroulant le bilan de réalisation de logements, ils ont comptabilisés ceux en construction, ceux achevés et ceux qui ont été livrés ».
Le témoin cité par Ali Benflis lui aurait dit qu’il était devenu un véritable falsificateur. « On ne construit pas un État avec du faux », lancera l’ex-ministre de la Justice qui reviendra longuement sur le détournement des deniers publics et les contrats douteux octroyés dans le cadre de la commande publique.
Il achèvera son intervention en appelant, comme à l’accoutumée, les citoyens de Naâma à se rendre en force aux urnes le 17avril prochain et surtout à protéger leurs voix en surveillant les bureaux de vote. Après quoi, il reprendra la route pour se rendre de nouveau à l’aéroport d’El Bayadh et se diriger vers la wilaya de Béchar.
De notre envoyée spéciale Faouzia Ababsa