Cette menace est due, selon le président de Talaie El-Houriyet, au népotisme, au favoritisme et au régionalisme. Elle est également due au déni de la citoyenneté, au mépris de la souveraineté populaire et à la répression des libertés.
“L’unité nationale est aujourd’hui menacée”, a estimé Ali Benflis lors du meeting qu’il a animé, hier, à Kherrata, à l’occasion de la commémoration des massacres du 8 Mai 1945. “L’unité est aujourd’hui en danger à cause du népotisme, du favoritisme et du régionalisme. Elle est également menacée par le déni de la citoyenneté, le mépris de la souveraineté populaire, la répression des libertés et le refus du droit”, a-t-il déclaré. Le président de Talaie El-Houriyet, qui a rappelé les sacrifices consentis par “les géants” de 1945 et 1954, a dressé un constat accablant sur la situation du pays aujourd’hui. “Les valeurs morales, qui ont constitué la force de ceux qui se sont sacrifiés pour le recouvrement de l’indépendance, ont cédé la place aujourd’hui à la décadence morale qui est à l’origine de tous les maux qui rongent la nation”, constate-t-il. Selon lui, ces maux ont pour noms “l’égoïsme, l’individualisme, le repli sur soi, la fuite de la responsabilité, le refus du sacrifice et la dévalorisation de l’effort”.
Et d’ajouter que comme conséquences “aujourd’hui, il y a absence d’un projet de société fédérateur et consensuel. Les institutions ont perdu de leur crédibilité et les citoyens ont perdu confiance dans leurs gouvernants”. “Le pays que nos aînés nous ont légué est aujourd’hui faible et menacé”, a-t-il asséné.
Pour Ali Benflis, afin d’honorer aujourd’hui la mémoire de ceux qui se sont sacrifiés pour le recouvrement de la souveraineté nationale, il y a nécessité de suivre le chemin qu’ils ont tracé. “Du 8 Mai 1945 et de Novembre 1954, nous avons appris qu’aucun projet national ne peut se réaliser sans la confiance du peuple, que tous les défis peuvent être relevés, que tous les obstacles peuvent être dépassés et que rien n’est au-dessus de la volonté des hommes et des femmes qui ont le sens du sacrifice”, a-t-il soutenu.
L’ancien chef de gouvernement, qui s’est longuement étalé sur les événements du 8 Mai 1945, a estimé que parmi les messages portés par cette date, “après plus d’un siècle de colonisation, l’Algérie n’a jamais cessé d’être : amazighe, arabe et musulmane”.
Affaire El Khabar : “Une volonté de faire taire les voix qui ne s’inscrivent pas dans la logique du pouvoir”
Dans une déclaration exclusive à Liberté, en marge du meeting, Ali Benflis a estimé que “l’acharnement du pouvoir contre le groupe de presse El Khabar est l’expression d’une volonté de faire taire toutes les voix qui ne s’inscrivent pas dans sa logique”. “Au moment même où l’on prétend que la révision constitutionnelle est venue conforter et garantir la liberté de la presse et la liberté d’expression, le régime a recours au langage de l’arrogance et de la menace à l’encontre des médias qui font preuve d’indépendance de leur ligne éditoriale”, a-t-il déclaré.