La marche de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie – tendance partis politiques n’a pas eu lieu.
Cette action devant s’ébranler, hier, de la Place du 1er-Mai vers la Place des Martyrs à Alger a été empêchée par les forces de l’ordre. Un important dispositif de sécurité a été déployé très tôt dans la matinée.
Il est bien vrai que le nombre était inférieur à ceux dépêchés lors des précédentes manifestations, il n’en demeure pas moins qu’il était largement supérieur par rapport au nombre de manifestants qui y étaient sur place.
Ces derniers, une dizaine, n’auraient que le temps d’entonner quelques slogans chers à la Coordination pour voir les policiers les repousser. Les manifestants qui arrivaient à s’extraire de l’étreinte policière sont vite rattrapés par leurs anges gardiens. Il est presque 10h30.
La Place du 1er-Mai était parsemée de policiers ; ils étaient partout. Aucun coin ni recoin n’en a échappé. Toutes les artères menant vers les lieux d’où doit partir la marche étaient fermées.
Même les riverains trouvaient ce déploiement injustifié. Pourquoi ? Et bien pour la simple raison : «le président de la République n’a-t-il pas ordonné récemment la levée de l’état d’urgence ?», s’est-il interrogé.
Et la réponse lui vient de son ami : «que des mensonges. Le pouvoir nous a toujours menti. C’est regrettable que dans notre pays nous ne pouvons pas marcher même s’il s’agit d’une initiative pacifique ». 10h30 : Me Ali Yahia Abdennour, l’infatigable président d’honneur de la Ligue algérienne de défense des droits de l’Homme (Laddh) arrivait sur les lieux.
Il était bousculé et malmené, comme de coutume, par les policiers. Du haut des ces 90 ans, celuici ne s’est pas incliné. Bien au contraire : d’une voix à peine audible, il a pu laisser glisser tout de même quelques mots à l’adresse des journalistes. Il dira: «il est temps pour que le pouvoir reviennent aux jeunes. L’avenir du pays c’est les jeunes». Il ajoutera : «Il faut susciter une mobilisation au sein des générations d’avant et post-indépendance».
Il faut souligner ici que les éléments de «l’ordre» se sont distingués par un comportement des plus déplorables, notamment dans leur manière de traiter avec les gens des médias. Ceux-ci ont trouvé toutes les peines du monde à accomplir leur travail tellement ils étaient malmenés, bousculés tout au long de cette manifestation.
DES BLESSÉS PARMI LES MANIFESTANTS
Le cadran affichait alors 11h00. Une foultitude de voix s’est faite entendre. Un tumulte. C’était au niveau du rondpoint de la Place du 1er-Mai.
Une dizaine de militants entonnait haut et fort : « À bas la répression !», «Algérie libre et démocratique !», «Système dégage !», ou autres «Bouteflika, Ouyahia, gouvernement terroriste !» (Bouteflika, Ouyahia Houkouma Irhabia), «Le peuple veut faire tomber le régime!».
La police fond sur elle et arrache les pancartes des mains des manifestants. Bilan : 3 blessées parmi les manifestantes. Elles ont été évacuées vers l’hôpital. Diagnostic : elles étaient victimes de fractures aux pieds.
Le temps passe peu un peu. Me Ali Yahia Abdennour a été séparé de la foule et ceinturé par un cordon bleu. La foule qui s’est constituée auparavant autour de lui a été dispersée. La force a encore fait parler d’elle.
Mais c’est peine perdue que de dire qu’aujourd’hui la voix des manifestants sera définitivement étouffée. Yacine Teguia, membre du Conseil national du Mouvement démocratique et social (MDS) soutient : «Le message est là. Il faut que la société se mobilise afin d’amorcer le changement.»
Amokrane Hamiche