«Algériens du Monde» d’Iliès HALFAOUI : La réussite professionnelle dans l’exil

«Algériens du Monde» d’Iliès HALFAOUI : La réussite professionnelle dans l’exil

A l’initiative du Centre culturel algérien de Paris, une rencontre consacrée à la réussite professionnelle des Algériens à l’étranger, a été organisée vendredi soir dans la Capitale française.

Nombre d’Algériens sont venus livrer leurs histoires et parcours respectifs, vers la réussite professionnelle acquise chèrement et en dehors de chez eux. Parmi eux, Iliès HALFAOUI un réalisateur algérien établi en France depuis 2002.

Informaticien de formation, Illiès quitte l’Algérie à 17 ans pour poursuivre ses études dans une prestigieuse école d’informatique à Paris. Il est néanmoins vite confronté aux obstacles ordinaires que rencontrent la plupart des étudiants étrangers en France. Difficultés pour se loger, étudier et travailler. «Réussir dans ces conditions, relève de l’exploit», ce qui ne l’empêche pas, ainsi que ses compatriotes d’y parvenir.

C’est de là, que lui est venue l’idée originale, de réaliser un film documentaire sur la réussite professionnelle des Algériens en France et dans le monde. Et c’est dans ce contexte qu’ «Algériens du monde» a germé.

Le projet est mis en branle huit ans plus tard, quand Iliès va à la rencontre d’algériens du monde, ayant réussi chacun dans un domaine bien précis. Le film raconte la vie de cinq personnalités algériennes aux parcours pour le moins atypique, mais tout aussi riches.

C’est sur cet écran qu’Iliès a dressé, défilant tour à tour des personnalités algériennes connues et moins connues, tel qu’un Yasmina Khadra, tête de gondole dans les vitrines des plus grandes librairies de la planète, et dont le parcours n’est plus à présenter.

Parti d’Algérie après une carrière d’officier dans l’armée, il est sans doute l’un des exemples les plus célèbres du succès de l’intelligentsia à la sauce algérienne, en dehors de nos frontières. De son vrai nom Mohamed Moulessehoul, son «pseudo» est sans nul doute, la signature algérienne la plus connue de par le monde.

Des personnalités qui gagnent à être connues

Illiès part également à la rencontre de personnalités moins connues comme Tamym Abdessemed, professeur de management diplômé de l’Ecole HEC dont il est sorti lauréat de la liste du Président en 1994. Titulaire d’un DEA de management et stratégie de l’Université de Paris-X Nanterre, il est Docteur en sciences de gestion.

Hadj Khellil, une autre personnalité que nous livre Illès, fonde pour sa part à 27 ans, une société de négoce en matières premières, Bionoor, spécialisée dans l’importation de dattes, alors qu’une carrière à la City (qu’il abandonne), lui tend les bras.

Il réaffirme ainsi à l’étranger, une manie bien de chez nous, de toucher à tout, qui au demeurant, lui réussit bien. Il n’est pas le seul dans ce cas. Samira Fahim, elle, quitte l’Algérie pour faire une année de spécialisation en chirurgie dentaire à Paris. Après deux ans, en France, où elle n’est plus très convaincue par sa carrière de dentiste, la voila qui créé «La Bague de Kenza», une pâtisserie algérienne.

Quatorze ans plus tard, elle est à la tête de 6 boutiques «traditionnelles» à Paris et dirige 30 salariés. Enfin, Bassim Karkachi, cet informaticien assouvi à lui seul le fantasme de tout algérien, de voir un de leurs compatriotes, briller dans la mythique Silicon Valley aux USA.

Lui y passera 14 ans et créera plusieurs filiales à l’échelle internationale pour des sociétés américaines, notamment en Algérie de 2003 à 2009. Par choix ou par contrainte, l’exil a malgré tout, réussi à ses 5 algériens. Au réalisateur, ils ont tous affirmé que la réussite est à la portée de tous et qu’il est possible pour un Algérien de réussir sans renoncer à son algérianité. Mieux que cela, ils l’ont définitivement démontré.