Selon une étude coréalisée par l’agence de communication Media Algérie et l’Institut d’Etudes algériennes (IEA, les recettes publicitaires, issues des dépenses des annonceurs privés, ont baissé de 10 % en 2010.
Le directeur marketing de Media Algérie qui s’exprimait lors des journées Euromaghrébines sur la communication publicitaire, l’impute une baisse persistante de l’audience de la chaine de télévision algérienne (ENTV).
Aux journées euromaghrébines sur la communication qui se déroulent aujourd’hui et demain à l’hôtel Sofitel, c’est l’information qui a retenu l’attention. Les privés ont réduit leurs dépenses publicitaires. La cause en serait une baisse persistante de l’audience des chaines de la télévision algérienne qui réalisé 50% de ses recettes publicitaires annuelles durant le seul mois de ramadhan.
Les recettes publicitaires médias bruts, émanant des annonceurs privés, sont estimées à 128 millions d’euros pour 2010. En baisse de 10 % par rapport à 2009 où les recettes ont atteint 142 millions d’euros. Pour M. Mohamed Haoues, directeur marketing de Media Algérie, cette baisse est liée à la perte d’audience des chaines de la télévision algérienne (ENTV). Un recul, a-t-il dit, qui a incité un nombre d’annonceurs à s’orienter vers d’autres chaines arabes comme MBC4 ou Nessma TV. La baisse des recettes publicitaires en 2010, note Mohamed Haoues, est intervenue après 8 années de croissance à deux chiffres. La même étude relève que la télévision s’accapare 48 % des recettes contre 24 % pour la presse écrite et 17 % pour l’affichage dans les espaces publics. La radio et l’internet représentent respectivement 10 % et 1 % du total des recettes publicitaires.
L’étude a été réalisée sur la base d’informations recueillies auprès d’une quarantaine d’entreprises considérées comme les plus grands annonceurs en Algérie. Le directeur marketing de Media Algérie a noté, également, que 85 % des recettes publicitaires de la presse écrite algérienne – qui compte 80 organes- sont détenues par une dizaine de titres. L’internet est, a-t-il indiqué est pénalisé par la mauvaise qualité de la connexion et la faiblesse de contenu local.
Faire plus fun et plus décalé
Détaillant les dépenses des annonceurs privés, l’étude indique que l’agroalimentaire occupe la première position dans la publicité sur la télévision avec 36 % des parts, contre 32 % pour les télécoms. Haoues souligné que c’est la première fois que l’agroalimentaire déclasse les télécom sur la télévision. La raison découle prosaïquement de l’absence, non voulue par l’opérateur, de la publicité de Djezzy à la télévision nationale. Pour la presse écrite, le secteur de l’automobile est en tête et génère 45 % des recettes publicitaires des journaux. Le directeur marketing de Media Algérie note qu’avec 128 millions d’euros, les recettes publicitaires en Algérie sont trois fois inférieures à celles enregistrées au Maroc.
La faiblesse du secteur de la publicité en Algérie s’explique, selon lui, par l’inexistence d’un véritable climat de concurrence économique. Il cite à cet effet, le monopole de l’Anep sur les annonces du secteur public qui représentent prés de 45 % du marché de la publicité en Algérie. Cette part « conséquente » du marché n’a pas été intégrée dans l’étude car « sa gestion ne répond pas à des exigences commerciales » a indiqué Mohamed Haoues.
De son coté, le directeur général de la filiale algérienne de McCann, M. Mourad Ait Aoudia, a estimé lors de ces journées euromaghrébines, organisées par RH International Communication, que la baisse des dépenses publicitaires est liée à la crise économique mondiale et à l’augmentation des tarifs publicitaires. Il estime que les boites algériennes de publicité « continuent à faire dans le basique… La pub doit être plus fun et plus décalée pour pouvoir interpeller le consommateur ».