Le nouveau plan de Menasra

Le nouveau plan de Menasra

arton5341-190d1.jpg« C’est Aboudjerra Soltani qui est la cause de la scission au sein du MSP. Et c’est Abderrezak Mokri qui ne veut pas de l’unification ». L’affirmation vient de Abdelmadjid Menasra, patron du Front du changement et ancien ministre de l’Industrie.

Ce dernier n’a pas mâché ses mots lors d’un entretien avec la chaîne de télévision privée « El Bilad », quand il a dû expliquer le pourquoi de tant de divisions et de scissions au sein du parti du défunt Mahfoudh Nahnah. Selon ses déclarations, c’est au temps de Soltani que le mouvement islamiste, émanation de l’Internationale des frères musulmans, a connu des dissensions, non seulement en raison de l’entrisme ou de la politique de participation à la gestion des affaires du pays, mais aussi des approches idéologiques.

L’arrivée de Soltani à la tête de ce parti a coïncidé avec le début des premières divisions qui ont écartelé le MSP et décimé ses rangs. Pour Menasra, son départ du parti est dû à Soltani et ses agissements, le poussant à créer le front du changement avec des dizaines de cadres et militants issus principalement des fiefs traditionnels du MSP.

S’agissant du projet de réunification des partis islamistes, notamment entre le Front du changement et le MSP, Menasra estime que c’est Abdelaziz Mokri qui pose problème puisque ce projet n’est plus une priorité dans son agenda, alors qu’au temps de Soltani, les choses semblaient aller très vite vers la concrétisation de ce projet.

Des accusations qui tranchent avec les précédentes déclarations. Menasra révéla même que son parti a fait d’énormes concessions organiques juste pour faire adhérer le maximum de cadres à cet objectif, comme le fait de changer l’organigramme du parti ou la pyramide de commandement.

C’est ainsi qu’on lui proposa Mokri comme président du parti, alors que lui prendrait le poste de secrétaire général avec moins de prérogatives, et que la présidence du majliss choura irait à un autre ancien responsable.

Il espéra aussi, dans la foulée, que les autres personnalités politiques qui ont quitté le parti reviennent dans le giron du MSP dans le cadre du projet de réunification des rangs, notamment ceux qui ont créé le mouvement de l’édification (harakat el Bina) présidé par un ancien compagnon de Nahnah, Belmahdi Mustapha, voire ceux qui ont rejoint Amar Ghoul au parti TAJ.

Concernant le débat politique national actuel, Menasra a souligné qu’il a émis un plan de sortie de crise qui tranche avec celui de la coordination nationale des libertés (CNLTD), proposant une période de transition que le président Bouteflika lui-même gèrerait.

Une période qui sera mise à profit pour constituer un gouvernement d’union nationale ou d’entente nationale, sur la base d’une feuille de route de réformes et de révision négociée au préalable par toutes les forces politiques.

Il affirma que son parti participerait à ce gouvernement d’entente si le plan était accepté par le pouvoir et d’autres sensibilités, estimant que l’opposition de la CNLTD inscrit sa démarche dans « l’exclusion et la marginalisation ».