Divergences entre Djoudi et Benhamadi, La 3G révèle les incohérences du gouvernement

Divergences entre Djoudi et Benhamadi, La 3G révèle les incohérences du gouvernement

Lejour2 (1).jpgL’incohérence au sein du gouvernement n’est pas une situation nouvelle dans le travail de l’Exécutif. Cependant, de nouveaux cas affirment qu’il s’agit d’une déconnexion totale entre les ministres, dont les frais sont payés par le citoyen et l’économie nationale avec la question du lancement de la 3G. Le ministre des de la Poste et des Technologies de l’information et de la Communication, Moussa Benhamadi avait annoncé le 4 avril courant, devant les membres de la Commission parlementaire du transport, de la poste et des télécommunications, que le lancement de la 3G en Algérie «se fera juste après l’acquisition de Djezzy par l’Etat, c’est-à-dire, dans deux à trois semaines».

Ce délai vient d’expirer, sans que la 3 G ne soit lancée du fait que l’opération de rachat de 51 % de Djezzy n’est pas encore achevée. D’ailleurs, le ministre des Finances, Karim Djoudi a indiqué jeudi dernier qu’on ne peut parler de dossier «Djezzy» sans «la finalisation totale de l’opération du rachat, la signature de la convention et la remise de ce dossier», ajoutant qu’il n’ y a aucun délai pour la finalisation du rachat de Djezzy. En marge d’un séminaire sur les avantages de l’accès à la Bourse, le grand argentier du pays a indiqué que différents secteurs, dont les Finances et les TIC, travaillent ensemble pour le lancement de la 3G.

Ainsi, on se demande pourquoi Moussa Benhamadi s’est précipité dans l’annonce d’un lancement prochain de la 3G, s’agit-il d’une incohérence entre les membres du gouvernement ou bien d’une stratégie pour calmer les esprits sur ce dossier entouré de polémique ? D’ailleurs certaines parties voient ce «retard» comme «une décision politique et la crainte de l’usage de cette haute technique». Dans ce cadre, le ministre de la Poste a indiqué que le retard du lancement en Algérie de la téléphonie mobile de troisième génération (3G) est dû au report de l’acquisition de l’opérateur «Djezzy» et non pas à une «prétendue crainte» du «printemps arabe».

«Je peux vous assurer que le retard qu’accuse le lancement de la 3G incombe uniquement au report de l’achat de l’opérateur mobile ‘’Djezzy’’. Cela n’a aucun rapport avec une prétendue crainte du printemps arabe», a-t-il indiqué lors d’une séance plénière à l’Assemblée populaire nationale (APN) consacrée à l’examen du projet de loi régissant le secteur de la poste et des technologies de l’information et de la communication. L’Etat ne veut pas priver l’opérateur de téléphonie mobile «Djezzy», qui compte actuellement plus de 17 millions d’abonnés, du marché de la 3G et a donc décidé de reporter l’opération pour l’intérêt général, a-t-il expliqué. «Je reconnais avoir annoncé, à plusieurs reprises, des dates pour le lancement de la 3G, mais cela dépend entièrement de l’achat par l’Etat de l’opérateur Djezzy», a-t-il souligné. Concernant le rachat de «Djezzy», le ministre a expliqué qu’il s’agit d’une «opération complexe qui nécessite le temps nécessaire». Par ailleurs, Benhamadi a indiqué que l’Algérie a décidé de se doter de la 3G car la 4G reste une «technologie instable» qui fait l’objet d’une rude concurrence commerciale entre les Etats-Unis et l’Union européenne (UE).

Selon lui, la 4G exige l’acquisition par les utilisateurs d’appareils téléphoniques mobiles «excessivement chers», alors que la 3G peut être fonctionnelle avec des téléphones portables ordinaires. Toutefois, on s’interroge : est-ce que vraiment Benhamadi ne savait pas que le dossier de Djezzy n’est pas encore achevé ? Alors que normalement comme membre du gouvernement, il doit être au courant, du moins des dossiers concernant son secteur ?

Ce cas de discordance au sein du gouvernement nous rappelle le fameux dossier du projet portant stratégie industrielle, puisqu’au moment où l’ex-ministre de l’Industrie, Abdelhamid Temmar annonçait la mise en œuvre de ce dossier, l’ex-chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia déclarait que ledit projet n’a même pas été validé par le gouvernement. Le gouvernement a changé, l’incohérence reste la même.

Par Nacera Chennafi