Ces compteurs et balances qui trichent: Un véritable mal qui perdure

Ces compteurs et balances qui trichent: Un véritable mal qui perdure

marche-fr_leg.jpgLa triche est partout puisqu’elle fait, désormais, partie du quotidien des algériens et Oran n’en est pas épargnée. On triche dans la qualité, la nature, le poids, la composition etc… de la marchandise que l’on fabrique ou que l’on vend.

Exemple, le poids de la baguette de pain, en principe doit se situer entre 250 et 300 grammes, ne pèse en fait que rarement au dessus des 200 grammes lorsqu’elle ne flirte pas avec les 150gr, seulement et notamment le pain industriel cuit dans les fours rotatifs. Idem pour le croissant, pain au chocolat, cake, tranche de pâtisserie…dont très peu de citoyens ont une idée exacte du poids spécifique pour chaque élément.

C’est aussi le cas d’autres aliments, tel que les viandes où, lorsque le consommateur n’est pas très connaisseur, il se laisse souvent berner par des bouchers, sans scrupules, qui lui refilent de la viande surgelée à la place de la fraîche ou celle de tel animal à la place d’un autre, comme la « Naâdja » (brebis) au lieu du « Kharouf » (bélier), du poulet avarié retapé, du poisson décongelé au lieu et place du frais que l’on asperge de glace etc…

Mais il y a également et surtout, les mets déjà préparés et que le consommateur emporte avec lui, comme la pizza, la pâtisserie, poulet rôti, grillades de viandes rôtis, Kebab, Ösbane, glaces, yaourts etc…. dont on ne connaît pas vraiment la provenance, la nature de la préparation et dont la triche, ici, peut coûter très chère et conduire aux UMC.

C’est également le cas pour le reste des autres produits de consommation ou d’habillement prend une grande place et où la tromperie s’appelle contrefaçon. Sur un autre registre la tricherie est plus ou moins visible à l’œil nu puisqu’elle concerne les instruments de mesure tel que les balances, les compteurs avec en tête ceux des Taxis (Taximètres) ou thermomètres pour ne citer que ceux-là.

Une dame d’un certain âge, mère de famille, rencontrée au niveau du marché De la rue des Aurès (ex-la Bastille), nous dira à ce propos «Beaucoup de chauffeurs de Taxis trichent et il suffit de changer de temps à autre de taxis pour s’en apercevoir.

C’est mon cas, puisque j’utilise ce moyen de locomotion, plusieurs fois par mois pour me rendre à partir de chez moi à hai Yaghmoracen vers le quartier de Gambetta et à chaque fois, pour le même itinéraire je verse une somme différente. Mais ce n’est pas tout, puisque même dans mes achats, j’ai souvent payé un certain poids qui n’est pas le poids servi.

J’ai en effet repesé à maintes reprises mes achats du marché, fruits, légumes, viandes et toutes sortes de produits achetés au poids, et croyez-moi, des mauvaises surprises il y en a eu ». On triche également dans les compteurs d’eau, d’électricité et gaz, que l’on «retouche» pour ne pas avoir à payer chère, la consommation effectuée.

Cependant la triche la plus répandue on la retrouve au niveau des balances chez les commerçants du détail ou du gros. Même si la presque totalité des balances est, électronique, il n’en demeure pas moins qu’elles peuvent êtres tripotées pour afficher de fausses indications, bien sûr sur le poids et sur le coût.

L’organisme qui s’occupe de cette mission de contrôle des appareils de mesure est l’office national de métrologie légale (ONML). Mais, ce dernier, selon ses responsables, manque de moyens matériels pour pouvoir accomplir sa mission dans de bonnes conditions.

Parmi ces manques on peu citer, l’absence d’étalons et de mesure de références, insuffisance du personnel technique… Il y a aussi, l’importation de balances qui ne répondent pas aux normes requises qui arrivent, généralement de Chine et dont beaucoup ont été refusées par les services compétents, mais malheureusement, d’autres franchissent le sol algérien de façon frauduleuse.

Un autre fait mérite d’être signalé, puisqu’il s’agit de compteurs de pompes à essence contrefaits. Certains automobilistes nous ont affirmé avoir été victime de fraudes dans le volume d’essence qui ne correspond pas à celui payé. « Men ghachana falayssa mina » celui qui nous trompe n’est plus des nôtres ! Tel est le hadith du Prophète Mohamed (QLSSSL).

La portée de ce Hadith du Messager de Dieu, si elle venait à être considérée, aujourd’hui, bien peu de gens seraient épargnés du qualificatif de «tricheur» et beaucoup seraient, très certainement, bannis de la société. Alors que faut-il faire face à ce fléau ? On ne peut que dénoncer de telles pratiques, car si l’on laisse les choses en l’état, c’est indubitablement la pandémie qui prendra le dessus et nous mettra dans une position de soumission d’où il sera très difficile de s’en sortir.

S.A.Tidjani