BATIMATEC 2015 Les opérateurs étrangers à la recherche de parts de marché

BATIMATEC 2015  Les opérateurs étrangers à la recherche de parts de marché

d-les-operateurs-etrangers-a-la-recherche-de-parts-de-marche-33269.jpgLe plan quinquennal 2015-2019, qui prévoit une enveloppe de 4300 milliards de dinars, soit 53 milliards de dollars, pour le seul secteur du bâtiment et des travaux publics, suscite l’intérêt des entreprises étrangères. Celles-ci se sont manifestées fortement lors du 18e Salon international du bâtiment, des matériaux de construction et des travaux publics (Batimatec)

Batimatec s’est tenu cette année sous le signe du développement de la production nationale et du “consommer algérien”. Organisée par la Société Batimatec Expo en partenariat avec la Société algérienne des foires et exportations (Safex), cette nouvelle édition du salon a accueilli quelque 1000 exposants dont 640 étrangers venus de 26 pays.

De nouveaux pays sont représentés pour la première fois au Batimatec, dont l’Afrique du Sud, la Russie, la Serbie et la Malaisie, aux côtés des participants habituels, à savoir la Turquie (163 entreprises), la Chine (103 entreprises), l’Espagne (90 entreprises), l’Italie (82 entreprises) et la France (67), selon les organisateurs. Il faut dire que la perspective de gros marchés explique, en grande partie, l’engouement que cette manifestation a suscité, comme du reste, lors des précédentes éditions. Pour rappel, il faut dire que ce forum, lancé en 1998 en Algérie, a fini au cours du temps par s’imposer comme un espace incontournable et une référence pour les professionnels du bâtiment et des TP dans le pourtour méditerranéen. Outre l’intérêt économique et financier qui focalise en premier lieu l’attention des entreprises, l’exposition des innovations en matière de techniques de construction et les échanges d’expériences entre professionnels, universitaires et chercheurs du secteur ont contribué, à l’évidence, au succès de cette rencontre. Au-delà des aspects techniques, ce salon s’est tenu dans un contexte particulier, marqué par de nouvelles opportunités d’investissement, avec à la clé un ambitieux plan quinquennal 2015-2019 en cours de lancement qui, aux dires de Tebboune, résoudra la crise du logement en Algérie. Pour les organisateurs de ce forum, il s’agit de définir les règles du jeu qui régissent les relations de partenariat avec les firmes étrangères, qu’il faut bien évidemment encourager à investir dans notre pays.

Le respect de notre législation en matière de passation de marchés publics et de contrôle de conformité aux normes universelles de qualité et de respect de l’environnement doit être de rigueur. Ensuite, comme affirmé maintes fois par les pouvoirs publics, en matière d’études et d’ingénierie, la priorité absolue doit être accordée aux capacités nationales publiques et privées, sauf là où elles n’existeraient pas. Cette option vaut également pour le volet réalisation en associant le secteur privé national productif à la dynamique d’ensemble. Enfin, et compte tenu des hésitations des firmes étrangères à investir en Algérie, hésitations mesurables à travers la faiblesse des IDE – investissements directs étrangers – le plan de développement 2015-2019 devra constituer une nouvelle opportunité de reformulation de la stratégie nationale de captation des IDE sans “frilosité” en introduisant davantage de transparence dans la gestion des méga-projets et de l’économie en général. Par ailleurs, cette rencontre peut servir de point d’appui au prolongement de la réflexion autour des conditions de reformulation des stratégies urbanistiques, en rupture avec l’anarchie qui caractérise l’environnement et la structuration architecturale des grands centres urbains.

Abdelmadjid Tebboune, ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, lors des premières rencontres algéro-françaises sur le bâtiment et le second œuvre, selon l’APS, “a appelé les entreprises françaises du secteur du bâtiment à développer des partenariats durables et diversifiés en Algérie”, en insistant sur la nécessité de convergence vers la concrétisation d’un partenariat gagnant-gagnant durable. La France, dans une situation économique précaire, semble courtiser le marché algérien dans ses propres intérêts. Il reste qu’en l’état actuel des choses, les intentions exprimées risquent d’êtres hypothéquées par un climat des affaires en décalage par rapport au discours officiel.

Et pour rester dans les incohérences du discours officiel, Tebboune, en visitant le salon, imbibé du slogan “Mentoudj bladi”, a menacé les entreprises de réalisation de sanctions si elles ne recourent pas aux produits nationaux.

C’est dans “l’air du temps”. Encore faut-il que nos produits réunissent les conditions de compétitivité en termes de coûts de production, de qualité et de prix, dans une économie désormais ouverte à la concurrence internationale.