Autoroute Est-Ouest : Le projet coûtera plus cher, un colonel du DRS mis sous contrôle judiciaire

Autoroute Est-Ouest : Le projet coûtera plus cher, un colonel du DRS mis sous contrôle judiciaire

0annaba-guelma_21.jpgLe mégaprojet de l’autoroute Est-Ouest coutera encore plus chère à l’Algérie. Officiellement évalué à 11,14 milliards (mds) de dollars, les contrats signés avec les groupements chinois et japonais ne prévoyaient pas « plusieurs équipements supplémentaires comme les échangeurs, les gares de péage ou les aires de services ». Cette surévaluation des coûts du chantier intervient au moment où l’enquête sur l’affaire de corruption présumée liée à cette autoroute connait un nouveau rebondissement avec la mise sous contrôle d’un colonel du DRS.

Les contrats ne prévoyaient pas « plusieurs équipements supplémentaires comme les échangeurs, les gares de péage ou les aires de services », a donc déclaré dimanche 22 mai Farouk Chiali, directeur général de la Caisse nationale d’équipement pour le développement (CNED), chargée d’évaluer les grands projets d’investissements publics.

Les marchés conclus avec ces deux groupements s’élevaient à environ 756 mds de DA (10, 4 milliards de dollars) et portent seulement sur la réalisation d’une autoroute reliant l’est à l’ouest, dotée de plusieurs ponts et tunnels, a ajouté ce responsable dont les propos ont été rapportés par l’APS.

Si ce dernier dit ne pas pouvoir fournir le coût exact de ces travaux supplémentaires, il a livré en revanche quelques indices, en se référant à des « données internationales sur le prix des aires d’accompagnement qui coûtent en général entre 10 et 15% du montant global du projet ».

« Avec un calcul simple, le prix de cette infrastructure est appelé à augmenter de 1,5 à 2 milliards de dollars », a-t-il affirmé, précisant qu’il s’agit du coût des aires d’accompagnement. Ceci sans prendre en compte les échangeurs.

L’autoroute Est Ouest comporte 70 échangeurs,42 aires de service et 57 gares de péage. Additionnés, les couts supplémentaires de ces équipements ne manqueront pas de revoir à la hausse le cout global du projet autoroutier.

Le taux global de consommation des crédits alloués à ce projet a atteint 72%, selon ce responsable.

Qualifié par ailleurs pompeusement du chantier du « siècle », la réalisation du projet entamée sur un linéaire de 1216 Km a été entachée d’un scandale financier qui a éclaboussé plusieurs collaborateurs directs du ministre des Travaux Publics, Amar Ghoul, chargé du projet. Bien que ses plus proches collaborateurs sont poursuivis dans le cadre de cette affaire, le ministre n’a nullement été inquiété.

Dernier rebondissement en date, l’inculpation et la mise sous contrôle judiciaire l’ex-conseiller du ministre de la Justice, M’hamed Ouazine, colonel du Département de renseignement et de sécurité (DRS), Alias «Khaled», ainsi que Mme Hamdane, fille de Ghrieb, membre de l’Organe de lutte contre la corruption et épouse de l’ex-directeur de la planification au ministère des Transports, actuellement en détention dans le cadre de la même affaire, a rapporté le quotidien El Watan, dans son édition de dimanche 22 mai.

Le nom de ce colonel du DRS revenait avec instances dans l’enquête préliminaire menée par ce département, toutefois le prévenu n’a pas visé par une information judiciaire. C’est désormais chose faite avec sa mise sous contrôle judiciaire.

Dans le cadre de cette affaire, quatre mis en cause sont actuellement en détention provisoire. Il s’agit de Mohamed Khelladi, l’ex-directeur des nouveaux projets de l’Agence nationale des autoroutes (ANA), Mejdoub Chani, Addou Sid Ahmed et Hamdane.

Huit autres personnes sont sous contrôle judiciaire, dont Ferrachi, l’actuel chef de cabinet du ministre des Travaux publics, Mohamed Bouchama, secrétaire général du même département, Ghozali, ex-directeur général de l’Algérienne de gestion des autoroutes (AGA), le colonel Khaled, Mme Hamdane, Addou Tadj Eddine, les deux frères Bouznacha, écrit ce journal.

Le juge devra débuter, en début du mois de juin, les auditions récapitulatives avant de transmettre le dossier à la chambre d’accusation pour la qualification des faits, selon El Watan.