Alors que la dépréciation du dinar algérien se poursuit, L’inquiétude des citoyens enfle

Alors que la dépréciation du dinar algérien se poursuit, L’inquiétude des citoyens enfle

f6916b35b6ebe3cb6cac6e5f445cdc50_XL_21096_theme5_620_350.jpgL’une des répercussions se traduira par une flambée des prix

La première répercussion sera la flambée des prix et une érosion encore plus accentuée du pouvoir d’achat.

En raison de la chute des prix du pétrole qui a engendré de nombreuses mesures de rationalisation des dépenses, il semblerait que l’Algérien doit se préparer à vivre une période difficile. Sur cette question, le citoyen en est conscient. Ce qui accentue son inquiétude en revanche, c’est cette dévaluation qui ne dit pas son nom.

Le dollar qui s’installe à 102,20 dinars, annonce une période d’inflation qui pourrait s’apparenter a celle des années 1990.

L’une des répercussions profondes de cette dévaluation est sans conteste l’inflation qui va indexer ce glissement du dinar et qui se traduira par une flambée des prix des produits de première nécessité et par conséquent sur le pouvoir d’achat du citoyen. Et pour cause, 70 à 80% des importations sont destinées aux besoins des menages et aux entreprises privées et publiques, avec un taux d’intégration ne dépassant pas les 15%.

Résultat d’une économie rentière. Certes, ce glissement de la monnaie aurait été un important argument de compétitivité sur le plan du commerce extérieur, si ce dernier avait été plus développé. Il faut savoir que de telles dévaluations ont logiquement pour but de freiner le volume des importations, en vue de booster le flux des exportations. Or ces dernières, en Algérie, peinent à afficher un taux dépassant les 2 à 3%. Et ce en dépit d’un glissement du dinar soutenu depuis trente ans. Ce qui, aux yeux des experts, dénote de l’urgence du passage à une économie productives. et d’une politique de maîtrise de linflation visiblement inefficace.

D’un autre côté, parmi les impacts les plus ressentis, le niveau du fonctionnement des entreprises, qui seront dans l’obligation de répercuter cette inflation sur les prix de leurs produits, puisque leurs matières premières et leurs équipements sont importés. Sachant que le calcul de l’inflation se fait sous forme d’un report de solde d’année en année, à l’image d’un effet rétroactif, se trouveront impactés directement, les citoyens à revenus variables et notamment ceux à bas revenus.

Par ailleurs, la fiscalité des hydrocarbures perçue en dollars, telle que les taxes douanières, ont pour effet d’amplifier artificiellement le Fonds de régulation des recettes, leur reconversion en dinars impacte sensiblement le montant des transferts sociaux. Autrement dit, à chaque fois qu’on dévalue le dinar, cela augmente la fiscalité des hydrocarbures et du Fonds de régulation, à proportion égale on affaiblit la valeur des transferts sociaux, pour la simple raison que ces augmentations ne se traduisent qu’au niveau des écritures comptables, et ne reflètent nullement la réalité économique du pays.

En tout état de cause, tous ces facteurs convergent dans un même sens et aboutissent à un seul constat. Au bout de la chaîne, c’est le citoyen qui en paiera le prix. Il verra son pouvoir d’achat maigrir sensiblement, et ce malgré la politique de subvention des produits qui profite injustement autant aux petits revenus qu’aux citoyens aisés, et prônée par l’Etat dans le seul but d’amortir cette inflation, qui sans cela aurait atteint les 10 à 15%.

D’un autre côté, l’une des conséquences générales de cette dévaluation, est la méfiance des investisseurs étrangers et locaux à l’égard d’une monnaie en perpétuel mouvement, synonyme d’instabilité financière.

Selon les experts, une nouvelle gouvernance, de nouveaux outils de régulation, le passage d’une économie rentière à une économie productive hors hydrocarbures s’imposent. Et ce, impérativement dans un contexte de mondialisation. Pour améliorer la cotation du dinar, il est nécessaire de muer vers une dynamisation du partenariat eurafricain et méditerranéen, dans l’optique d’accumuler les transferts sociaux et favoriser et le transfert technologique et managerial. Pour ce faire, la ressource humaine demeure la condition principale pour la réussite de ce passage.