Algérie : Les bureaux étrangers dans le BTPH ont transféré 11 milliards de dollars de bénéfices durant la période 2005-2009 !

Algérie : Les bureaux étrangers dans le BTPH ont transféré 11 milliards de dollars de bénéfices durant la période 2005-2009 !

va.jpgL’Union générale des entrepreneurs algériens (UGEA) a tiré la sonnette d’alarme concernant le recours excessif aux bureaux d’études étrangers dans le secteur du BTPH. Ces derniers ont transféré à l’étranger pas moins de 11 milliards de dollars de bénéfices durant la période 2005-2009, dénonce l’UGEA.

“C’est du gâchis, il faut donner la réalisation, sauf pour certains grands projets, aux entreprises nationales”, a déclaré Dennouni Abdelmadjid, président de l’UGEA, lors d’un débat organisé par le quotidien El Moudjahid sur la situation des entreprises nationales du BTPH. “Nous sommes suffisamment outillés pour réaliser l’actuel programme 2010-2014 dans les délais et dans les règles de l’art”, a affirmé cet entrepreneur, dénonçant les allégations selon les quelles les entreprises algériennes du BTPH ne sont pas en mesure de réaliser ce programme.

“Nous avions perdu une année pour la mise en oeuvre de ce programme en raison des retards dans l’élaboration des études de maturation de projets”, a regretté M. Dennouni, précisant que les entreprises de réalisation, sans plan de charge durant cette période, ont été contraintes de préserver la main d’oeuvre. A l’exception de l’autoroute Est ouest dans les travaux publics et le grand transfert d’eau Ain Salah-Tamanrasset, les entreprises algériennes ont réalisé l’essentiel du programme de BTPH durant le dernier quinquennal, selon M. Dennouni.

Rien que pour le logement, elles ont construit 86% du programme d’un million de logements prévu à cet effet. Le secteur du BTPH compte 200 entreprises publiques et 62.000 privées et emploie près de 1,3 million de travailleurs, selon des chiffres fournis lors de ce débat par la Caisse nationale des congés payés et du chômage intempéries des secteurs du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique. L’Algérie a mobilisé 6.500 milliards de DA au titre du programme quinquennal 2010-2014 pour le secteur du BTPH, dont presque la moitié (3.100 mds de DA) est destinée au projets de développement des travaux publics, selon Lahmar Abdelkader, conseiller auprès du ministre des travaux publics.

Mais, pour être associé à ce programme, l’Etat a demandé aux entreprises privées de se constituer en partenariat avec des entreprises publiques, a fait savoir Dennouni. A cet effet, trois groupements ont été constitués pour réaliser un tronçon de l’autoroute Est-Ouest, a-t-il dit. Malgré les discussions engagées avec les autorités en vue d’améliorer la situation des entreprises du BTPH, des problèmes persistent encore selon lui. Dennouni déplore, à ce propos, l’octroi aux entreprises publiques de marchés gré à gré, accordés dans le cadre des contrats de performance. Un privilège qui ne “met pas sur un même pied d’égalité le public et le privé”, d’après lui. “Nous ne sommes pas contre les contrats de performance, mais nous demandons en tant que privés à être traités au même titre que les entreprises publiques”, a-t-il revendiqué. Abondant dans le même sens, le vice président de l’UGEA, M. Moussa Talaktrane a constaté un “favoritisme au profit des entreprises publiques” qui s’est traduit par l’octroi de tout le programme de logement promotionnel aidé (LPA) au public.

“Cette opération aberrante va engendrer des surcoûts et le m2 bâti pourra passer de 30.000 DA à 32.000 DA car les entreprises publiques vont sous traiter ces projets”, a mis en garde cet entrepreneur. Allant plus loin dans ses revendications, Dennouni a demandé l’ouverture du capital des entreprises publiques de réalisation, dont les multiples assainissements financiers ont coûté chers au contribuable, selon lui.

RAF