Affaires Sonatrach 2 et autoroute Est-Ouest Tayeb Louh : «Pas de retard à déplorer dans l’instruction judiciaire»

Affaires Sonatrach 2 et autoroute Est-Ouest   Tayeb Louh : «Pas de retard à déplorer dans l’instruction judiciaire»

louh_851632_679x417.jpg«Il n’y a aucune lenteur dans la procédure d’instruction judiciaire liée à l’affaire Sonatrach 2 ainsi qu’au traitement réservé par la justice au scandale de l’autoroute Est-Ouest». Ces propos émanent du responsable du secteur, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh.

Dans sa réponse à une question du «Temps d’Algérie» sur l’évolution de l’instruction concernant ces deux affaires, scandales de corruption des plus retentissants de ces dernières années, Tayeb Louh récuse tout retard en la matière.

Le ministre de la Justice que nous avons interrogé en marge de sa visite de mardi à Constantine n’a pas été prolixe dans sa réponse, pour la simple et bonne raison que les deux affaires évoquées sont toujours en instruction et présentent de surcroît un caractère confidentiel. Il tiendra tout juste à assurer que s’agissant de ces deux affaires comme c’est le cas des autres dossiers entre les mains de la justice, les magistrats instructeurs accomplissent leur travail dans la sérénité absolue, soit loin de toute pression quelle que soit son origine.

«Nous n’avons rien à cacher», dira encore Tayeb Louh, faisant comprendre ainsi que les conclusions de toutes les instructions judiciaires seront connues au moment opportun. Les propos du ministre de la Justice sont de nature à couper court aux assertions entretenues par certains milieux et selon lesquelles il y aurait du retard dans l’instruction judiciaire des affaires Sonatrach 2 et de l’autoroute Est- Ouest. Ce à quoi Tayeb Louh a tenu à répondre par la négative en arguant qu’un peu partout dans le monde, il y a des affaires dont le traitement par la justice peut durer des dizaines d’années.

La répression des magistrats, c’est fini !

Le ministre de la Justice s’est rendu à Constantine pour procéder à l’installation du nouveau président de la cour de justice au niveau de cette wilaya.

Il s’agit de Daâlach Abdelhakim, qui succède ainsi à Sakhraoui Hocine à la tête de ladite instance judiciaire et ce, en vertu du dernier mouvement partiel des procureurs décidé par le chef de l’Etat. Dans l’allocution prononcée à l’occasion de cette cérémonie et face à une assistance nombreuse composée des autorités civiles et militaires de Constantine ainsi que des magistrats venus des wilayas limitrophes, Tayeb Louh a réitéré sa détermination de poursuivre jusqu’à leur consécration les actions de réforme décidées dans le secteur de la justice.

Une réforme qui comprend cinq grands axes approuvés par le gouvernement. Il est question, énumère le ministre, de l’enrichissement des législations en vigueur, de la révision des programmes de formation, de la modernisation du secteur où il est attendu le lancement de la signature électronique à partir du 2e semestre de l’année prochaine, du développement des infrastructures judiciaires et enfin de la réforme du secteur pénitentiaire.

En parlant de réforme, le ministre n’a cessé de répéter que les droits de la défense seront non seulement préservés, mais davantage consolidés à l’avenir.

Il en est de même de la protection des libertés individuelles à propos desquelles Tayeb Louh dira qu’il s’agit là d’une question sur laquelle il demeure intransigeant. En ce sens, le ministre de la Justice a déploré avec force la gestion des mandats d’amener, de recherche et d’arrestation des personnes délivrés par la justice à l’encontre d’individus impliqués dans diverses affaires criminelles et délictuelles qui, selon lui, fait défaut. «Cet état de fait ne peut durer indéfiniment. J’exige que l’annulation des mandats d’amener et d’arrêt soit diffusée en temps réel au sein de toutes les structures et services concernés.

Que chacun assume ses responsabilités», a martelé Tayeb Louh d’un ton solennel. Abordant par ailleurs le rôle de l’inspection générale de la justice, il dira que cet organe ne devra plus limiter son action à réprimer les magistrats. «La répression des juges, c’est fini», dira-t-il.

«Désormais, l’inspection générale du ministre de la Justice aura également comme mission d’orienter, d’encadrer et d’assister les juges, en particulier les plus jeunes d’entre eux. Le ministre a en outre instruit les magistrats à user de tous les moyens légaux en leur possession pour lutter contre la petite criminalité, la guerre des gangs en particulier qui menace la sécurité du citoyen en milieu urbain. «Il faut que cette guerre des sabres cesse au plus vite», a-t-il dit.

La colère de Tayeb Louh

Après la cérémonie d’installation de Daâlach Abdelhakim, le ministre de la Justice s’est rendu dans le quartier Hay-El-Bey où se réalisent les travaux de construction d’une nouvelle cour de justice à Constantine. Sur les lieux, Tayeb Louh a piqué une colère noire en se rendant à l’évidence qu’il s’agit là d’un projet qui devait être engagé en 2005 alors que sa construction n’a été entamée qu’à partir de 2013.

«C’est inadmissible ; à un tel rythme, on ne pourra réaliser aucun de nos objectifs», a tonné le ministre de la Justice, visiblement furieux.

K. A.