60% des Algériens parlent français

60% des Algériens parlent français

arton7067-6384b.jpgL’Algérie est toujours le deuxième pays francophone, derrière la France et loin devant le Québec qui occupe la troisième place. Ainsi donc, en dépit du fait que la langue française sont toujours considérée par certains comme « la langue du colon », elle n’en reste pas moins la plus répandue en Algérie. Pour preuve, 60% des Algériens sont francophones « réels », selon le Haut-Conseil de la francophonie (HCF).

Ce taux place ainsi l’Algérie en deuxième position dans le monde, après la France évidemment, suivie de très loin par le Québec, qui occupe la troisième place.

De ce fait et contre toute attente, il convient de dire que, la langue de Molière qu’on a vainement tenté de chasser du paysage linguistique algérien à coup de réformes éducatives menées à la hussarde, est loin d’être menacée de disparition dans notre pays. Ce qui fait dire à un observateur averti que même si le français n’est pas la langue officielle comme c’est le cas dans certaines ex-colonies françaises en Afrique, notamment, elle se porte tout de même très bien.

Elle est la langue première dans des domaines comme la communication, les espaces culturels ou l’information.

Selon le Haut-Conseil de la francophonie, 60% de la population algérienne est francophone « réelle » ; chiffre qui place l’Algérie en deuxième position dans le monde. Rappelons aussi qu’en mars dernier, l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a lui aussi soutenu que « le français est une langue extrêmement répandue [en Algérie] ».

« Plus de 11 millions d’Algériens parlent cette langue couramment et quelque 15 000 autres sont inscrits au niveau des instituts français en Algérie pour apprendre cette langue qui représente un bien commun entre les Algériens et les Français », a-t-il indiqué.

Selon le professeur émérite Chems Eddine Chitour, « c’est un lieu commun que de dire que l’Algérie est le deuxième pays francophone. Qu’est-ce que cela veut dire au juste ? C’est d’abord l’enseignement du français depuis l’indépendance d’une façon intensive avec des fortunes diverses, mais tout de même déterminée à telle enseigne qu’il y avait à l’indépendance moins de cent mille francophones- il y a de nos jours plus de 10 millions qui, d’une façon ou d’une autre, parlent le français de Voltaire ».

La francophonie en Algérie c’est aussi, selon ce professeur, « …le rai, le cinéma…

C’est toute la littérature algérienne d’expression française, c’est une cinquantaine de quotidiens francophones, c’est 80% des vols des Algériens vers la France, c’est des milliards de dollars pour le tourisme, c’est enfin le marché algérien qui fait que la France est le deuxième partenaire depuis l’indépendance malgré toutes les vicissitudes. «

Le professeur des universités attire l’attention sur le fait que l’Algérie apporte beaucoup à la francophonie. Comment ? selon Chemseddine Chitour, il ne faut pas oublier que des « dizaines de milliers d’universitaires, ingénieurs, médecins… s’installent avec, certes, des fortunes diverses en France, participant de ce fait au dynamisme scientifique de la France et ceci sans que la France n’ait déboursé un maravédi à l’Algérie qu’il faut rappeler, et les normes de l’Unesco l’attestent, près de 100.000 dollars pour la formation d’un universitaire « .

Mieux encore, poursuit cet universitaire, l’Algérie participe enfin à l’enrichissement de la langue française en y apportant de nouveaux mots qui ont été adoptés. Cette acculturation croisée est peut-être un signe que la vitalité d’une langue a besoin de sang exogène pour conjurer son dépérissement.

En dépit de tout cela, l’Algérie n’est pas membre de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). La raison ? Elle y voit un instrument de la diplomatie française et de domination.