Le pays du Soleil-Levant ne veut plus jouer petits bras dans ses rapports avec l’Algérie. L’ambassadeur japonais le laisse clairement entendre.
« Sur le plan économique, les relations se jouent essentiellement avec les pays occidentaux, mais on assiste aussi dernièrement à un rapprochement avec les pays d’Asie, surtout avec la Chine ». Le ministre japonais des Affaires étrangères, Seiji Maehara viendra en Algérie le 13 décembre prochain en visite officielle afin de relancer la coopération économique entre les deux, a-t-on appris d’une source proche du ministère des Affaires étrangères.
C’est la première visite en Algérie, depuis plus d’une décennie, d’un responsable japonais de haut rang. Le Japon, troisième puissance économique mondiale, entend s’ouvrir davantage au transfert de technologie et profiter des opportunités qu’offre le IIIe programme quinquennal au volume financier gigantesque.
Lors du récent séjour en terre nippone du ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, le communiqué qui a sanctionné cette visite a insisté sur le développement du partenariat et de la coopération bilatérale dans le domaine de l’énergie notamment dans les secteurs des hydrocarbures, de l’électricité et des énergies renouvelables. La visite du responsable a pour objectif de relancer le partenariat économique entre les deux pays, sachant que des sociétés japonaises réalisent de nombreux projets en Algérie, dont le plus importent est celui réalisé par l’un des géants mondiaux de l’engineering pétrolier et gazier, le groupe JGC. Une autre compagnie japonaise, Chyoda, avait remporté en 2008, en partenariat avec l’italien Projetti, un contrat pour la réalisation d’une nouvelle usine de GNL dans la zone industrielle d’Arzew à Oran. En novembre 2008, une délégation du patronat japonais était venue à Alger à l’occasion de la 6e rencontre de la commission mixte économique. Dernièrement, les entreprises japonaises ont obtenu des commandes portant sur de vastes projets tels que la construction de l’autoroute Est-Ouest, celle des installations de GPL et de GNL et des usines de fabrication d’engrais chimiques. Dans les années 1970 et 1980, les relations économiques étaient prospères grâce aux activités liées à l’exploitation du pétrole et du gaz naturel.
A cette époque, on comptait quelque 2 000 ressortissants japonais, voire 3 000 à certaines périodes. Pendant la décennie du terrorisme, la stagnation des rapports entre les deux pays a vu ce nombre décliner. Il est cependant aujourd’hui remonté à plus de 900 ressortissants japonais. Takeshi Kamitani, l’ambassadeur du Japon en Algérie, a, dès son entrée en fonction le 7 septembre 2009, balisé le terrain des activités industrielles que son pays compte investir de son savoir-faire.
Il s’agit plus particulièrement de l’équipement de l’infrastructure, des petites et moyennes entreprises (PME), de l’agriculture, du développement du tourisme et de l’emploi. « Ce sont aussi les secteurs où l’Algérie attend du Japon investissements et coopération dans le domaine technique », avait indiqué l’ambassadeur. Selon lui, son pays « devrait s’appliquer avec l’Algérie dans le développement de la coopération technique, l’amorce de négociations pour la conclusion d’un accord sur l’investissement, l’organisation de manifestations culturelles diverses ». La secrétaire d’Etat aux AE, Mme Seiko Hashimoto, qui s’est entretenue avec le ministre Mourad Medelci en juin dernier, a reçu le message cinq sur cinq.
« L’Algérie attend du Japon que ces relations soient durables, qu’elles se situent sur un pied d’égalité, se focalisant sur une coopération dans le domaine de la technologie. Pour réaliser ces objectifs, il faut une meilleure compréhension mutuelle à travers des échanges plus fréquents entre les interlocuteurs, et trouver des solutions aux empêchements éventuels qui restent aux niveaux administratifs et techniques ».
Mahmoud Tadjer