Algérie : Vers la levée du gel sur certaines exportations agricoles

Algérie : Vers la levée du gel sur certaines exportations agricoles
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Le ministre du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, a présidé cette semaine une réunion de coordination décisive consacrée à la révision de la liste des produits agricoles et alimentaires interdits à l’exportation. Cette initiative intervient dans un contexte économique marqué par un surplus régulier de production pour plusieurs filières stratégiques, notamment celles des fruits et légumes, observé au cours des cinq dernières années.

Selon le communiqué publié jeudi par le ministère, l’objectif principal de cette rencontre était de « mettre en place un mécanisme permanent de suivi de la production nationale, à travers une évaluation périodique précise des quantités disponibles », tout en définissant une méthodologie claire pour orienter l’excédent vers les marchés extérieurs.

Le ministre Rezig a souligné que « la hausse constante des volumes produits, ainsi que la demande croissante de la part d’opérateurs économiques désireux d’exporter, traduisent la transformation structurelle du tissu agricole algérien ». Il y voit les signes d’un « véritable tournant vers la maturité de certaines filières de production ».

L’ambition est claire : faciliter l’accès des opérateurs aux circuits d’exportation de manière organisée, tout en garantissant l’équilibre du marché intérieur, la stabilité des prix et la consolidation du potentiel national sur les marchés étrangers.

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Exportations agricoles : des résultats déjà au rendez-vous

Au-delà de la réflexion stratégique, les performances à l’exportation en 2024 témoignent déjà d’une dynamique enclenchée. D’après les différentes données près d’un million de tonnes de produits agricoles ont été exportées à travers le port d’Oran vers des destinations variées, dont l’Europe, l’Asie et le pourtour méditerranéen. Les produits concernés incluent les dattes, pastèques, ail, caroube, noyaux d’olives et maïs sans gluten.

L’un des événements marquants de cette année reste l’envoi de 80 tonnes de pastèques depuis la wilaya de Blida vers la France, une opération supervisée avec des contrôles phytosanitaires stricts, gage du respect des normes européennes de qualité. Cette cargaison symbolise une volonté d’ouverture affirmée et un saut qualitatif dans la valorisation des produits du terroir algérien.

Par ailleurs, la filière des dattes, produit phare de l’export algérien, continue d’occuper une place centrale. L’Algérie, actuellement 7ᵉ exportateur mondial, ambitionne désormais de conquérir 150 marchés internationaux, contre 57 en 2024, et d’atteindre 250 millions de dollars de revenus annuels issus de cette filière. Ces chiffres font partie d’un plan national de renforcement des exportations non pétrolières lancé par le gouvernement.

Une stratégie d’équilibre entre marché interne et ambitions extérieures

Cette volonté de relancer les exportations agricoles n’est pas seulement économique. Elle repose sur une logique d’équilibre durable. En valorisant l’excédent de production, le gouvernement veut prévenir la chute des prix au niveau local tout en créant de nouveaux débouchés pour les producteurs.

Cependant, cette démarche s’accompagnera de mesures de régulation strictes : toute exportation devra être encadrée afin d’éviter des ruptures de stock internes ou des envolées de prix, notamment en période de forte consommation. La levée du gel ne sera donc pas totale, mais progressive et ciblée, en fonction des évaluations périodiques fournies par les autorités agricoles et commerciales.

Le ministre Rezig l’a rappelé : « Ces mesures doivent avant tout garantir un développement économique soutenu, appuyé par une agriculture compétitive et résolument tournée vers l’international, sans déséquilibrer notre marché local. »