Algérie-Venezuela : Evolution dans la coopération énergétique

Algérie-Venezuela : Evolution dans la coopération énergétique

De tous les domines, l’énergie est en constante évolution dans les relations algéro-vénézuéliennes.

Les deux pays œuvrent aujourd’hui pour lui donner de la consistance. Elle fera certainement l’objet de discussions, à la faveur de la visite qu’effectue depuis hier en Algérie le président vénézuélien Hugo Chavez.

L’entreprise d’Etat Petróleos de Venezuela S.A. (PDVSA) est au Venezuela ce que Sonatrach est en Algérie.

Sonatrach et PDVSA sont liées par un mémorandum d’entente. C’est un important document en vertu duquel les deux compagnies travaillent conjointement dans les deux pays pour explorer et produire du pétrole.

PDVSA dispose également d’un accord avec l’Institut algérien du pétrole pour la formation et le recyclage de techniciens vénézuéliens.

Les pétroliers

vénézuéliens s’intéressent par ailleurs à l’expérience de Sonatrach en offshore. Le Venezuela reste un des principaux pays pétroliers dans le monde.

Il est parmi les fondateurs de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

Caracas est souvent catalogué d’aile dure de l’organisation pétrolière.

Le Venezuela, hostile au dollar, milite toujours pour que le pétrole commercialisé par l’OPEP soit libellé dans un panier de monnaies.

Une proposition qui n’agrée cependant pas à beaucoup de pays membres de l’organisation, l’Arabie saoudite en tête.

A l’instar des autres pays OPEP, le Venezuela vit de l’économie pétrolière. Le secteur pétrolier domine l’économie avec à peu près un tiers du PIB, 85% des bénéfices à l’exportation et 43% des revenus de l’Etat.

Le pétrole, cette ressource abondante dans le pays, est traité par PDVSA. Durant l’année 2004, le redressement des marchés pétroliers aidant, le Venezuela a connu un taux de croissance du PIB de 17% (un des plus hauts du monde, selon les chiffres officiels et ceux du FMI).

En 2006, le gouvernement vénézuelien a décidé d’introduire un toilettage dans la législation pétrolière, de reprendre le contrôle des ressources énergétiques du pays, trop longtemps surexploitées par les multinationales.

C’est une nationalisation des hydrocarbures. La nouvelle législation en vigueur réaffirme la propriété de l’Etat sur les réserves nationales et concède à l’entreprise d’Etat PDVSA le monopole de la commercialisation du pétrole.

Depuis le 1er avril 2006, les multinationales du pétrole qui opèrent au Venezuela devaient intégrer des partenariats public/privé par le biais de joint-ventures avec PDVSA, avec le statut de simple associé.

Désormais, l’entreprise d’Etat est propriétaire à hauteur d’au moins 60% de ces nouvelles entreprises mixtes qui remplacent les anciennes structures privées à capital étranger, le reste revenant à l’investisseur privé.

Ce nouveau cadre juridique ne se différencie pas beaucoup de la législation pétrolière adoptée par l’Algérie en 2005.

Contrairement peut-être à ce qui s’est passé au Venezuela sur ce dossier, en Algérie, la loi sur les hydrocarbures avait fait débat, provoqué des contestations dans les milieux politique, syndical et patronal.

Youcef Salami