Algérie – USA : un prisonnier algérien au Guantanamo rapatrié

Algérie – USA : un prisonnier algérien au Guantanamo rapatrié

Un Algérien emprisonné au centre de détention de Guantanamo pendant près de 20 ans a été libéré et renvoyé en Algérie, son pays natal, il s’agit de Sofiane Barhoumi, né le 28 juillet 1970, ce dernier était soupçonné d’avoir été un instructeur dans un camp d’Al-Qaïda.

«Le 4 février 2022, le ministre de la Défense (Lloyd) Austin a notifié le Congrès de son intention de rapatrier M. Barhoumi en Algérie et, en lien avec nos partenaires algériens, nous avons rempli les conditions requises pour un transfert sécurisé» a déclaré le Pentagone, dans un communiqué.

Le ministère de la Défense a annoncé ce samedi 1er avril 2022 que Sofiane Barhoumi avait été rapatrié avec l’assurance du gouvernement algérien qu’il y serait traité avec humanité et que des mesures de sécurité seraient imposées pour réduire le risque qu’il puisse constituer à nouveau une menace à l’avenir. Le Pentagone n’a pas fourni de détails sur ces mesures de sécurité, qui pourraient inclure des restrictions de voyage.

Retour sur l’histoire de Sofiane Barhoumi

Sofiane Barhoumi a été capturé au Pakistan et emmené à la base américaine de Guantanamo, à Cuba, en 2002. Ce dernier avait initialement été inculpé en 2005 pour complot lié au terrorisme. Il était accusé d’avoir été instructeur dans un camp d’Al-Qaïda puis d’avoir formé deux Saoudiens à la fabrication des détonateurs à distance.

Les autorités américaines ont tenté de poursuivre Barhoumi en 2008, mais les poursuites ont été abandonnées en raison de contestations judiciaires de la version initiale du système de commission militaire mis en place sous le président George W. Bush.

Les États-Unis ont finalement déterminé qu’il était impliqué dans divers groupes extrémistes mais n’était pas membre d’Al-Qaida ou des talibans, selon un rapport d’une commission d’examen de la prison qui a approuvé sa libération en 2016.

Dans les derniers jours de la présidence de Barack Obama en janvier 2017, un juge fédéral à Washington a refusé d’intervenir dans la décision du Pentagone de ne pas rapatrier Sofiane Barhoumi, dont l’avocat a déclaré qu’il s’attendait à ce que son client soit libéré et que la famille de ce dernier avait commencé à se préparer à son retour.

Le ministère de la Justice a déclaré que le secrétaire à la Défense de l’époque, Ash Carter, avait rejeté la libération de Barhoumi le 12 janvier 2017, « sur la base de diverses préoccupations de fond, partagées par plusieurs agences », sans livrer plus de détails.

Barhoumi, qui a perdu quatre doigts dans l’explosion d’une mine terrestre en Afghanistan, a proposé de plaider coupable à toute accusation en 2012 dans l’espoir qu’il pourrait recevoir une peine fixe et retourner auprès de sa mère âgée, selon son avocate, Shayana Kadidal. « Notre gouvernement doit à Sofiane et à sa mère des années de leur vie », a déclaré Kadidal.

La prison de Guantanamo sera-t-elle fermée un jour ?

L’administration Biden, depuis son élection en 2021 tente à nouveau de réduire le nombre d’hommes détenus à Guantanamo dans le cadre d’un effort plus large visant à fermer l’établissement. Avant cela, l’ancien président américain, Barack Obama, n’a pas tenu parole. Il n’a pas fermé cette prison comme il l’avait promis en 2008 au cours de sa campagne pour la présidentielle.

Avant la libération de Barhoumi, début mars 2022, un détenu saoudien avait été rapatrié vers son pays natal. Ce qui porte le total des détenus à la base américaine à Cuba à 37 hommes, dont 18 qui ont été jugés éligibles au rapatriement ou à un transfert, 7 éligibles à un examen de leur dossier par la Commission de révision et 10 autres, sont en attente de jugement par une commission militaire, parmi eux le cerveau présumé des attentats de 2001, Khalid Sheikh Mohammed.

Le gouvernement américain s’était engagé à fermer, à terme, la prison militaire de Guantanamo ouverte en 2002, après les attentats du 11 septembre 2001 dans le cadre de «la guerre contre le terrorisme».