Algérie-USA : Lutte antiterroriste Le groupe de contact algéro-américain, un “pas important”

Algérie-USA : Lutte antiterroriste Le groupe de contact algéro-américain, un “pas important”
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Le groupe de contact bilatéral de coopération algéro-américain dans le domaine de la lutte contre le terrorisme est un « pas important » pour assurer plus de sécurité, de paix et de développement pour les populations de la région, a affirmé hier, à Alger, le coordonnateur pour le contre-terrorisme au Département d’Etat américain, M. Daniel Benjamin.

« Nous avons inauguré les premières séances de travail de ce groupe. C’est un pas important qui va nous aider des deux côtés à assurer plus de sécurité, de paix et de développement pour les populations de la région », a déclaré M. Benjamin lors d’une conférence de presse au siège de l’ambassade des Etats-Unis à Alger. Le responsable américain a indiqué que les échanges qu’il a eus avec les responsables algériens lors des travaux de cette première réunion du groupe de contact bilatéral ont été « très constructifs ».



Après avoir souligné que le terrorisme « reste un fléau qu’il faut éradiquer », M. Benjamin a rappelé que l’Algérie et les Etats-Unis étaient engagés à lutter contre la menace du terrorisme. Il a, dans le même ordre d’idées, salué les « grands progrès » de l’Algérie dans l’instauration de la paix et de la sécurité à travers son territoire national. « L’Algérie n’est pas celle qu’elle a été il y a 15 ans », a-t-il fait remarquer, soulignant que les progrès réalisés dans ce domaine offrent à l’Algérie de nouvelles possibilités pour plus de développement économique et social.

Commentant, par ailleurs, la levée de l’état d’urgence en Algérie, M. Benjamin a rappelé que cette décision a été saluée par le président américain, M. Barack Obama et le secrétaire d’Etat adjoint américain chargé des Affaires politiques, M. William Burns. Il a ajouté que « c’est aux Algériens de décider de leur avenir », estimant qu’il est « important » d’écouter les aspirations des populations « surtout quand elles sont exprimées de manière pacifique. « Il se passe dans la région (monde arabe) des expressions et des aspirations légitimes des populations qui veulent plus de démocratie et de prospérité ainsi que des espaces politiques plus ouverts », a déclaré M. Benjamin soulignant l’importance de « discussions pacifiques, coopératives et constructives entre les populations et les gouvernements ». M. Benjamin a, en outre, écarté toute relation entre le réseau social « Facebook » et les évènements enregistrés dans certains pays de la région. « Facebook est une technologie qui s’est développée dans un marché libre à travers le monde, alors que les évènements enregistrés dans la région sont des initiatives prises par les populations elles-mêmes et qui se sont faites en dehors de toute intervention étrangère », a-t-il dit.

A une question sur l’impact que pourraient avoir les évènements que connaît la région sur la lutte contre le terrorisme, M. Benjamin a fait savoir que son pays travaillait avec ses partenaires pour s’assurer que les terroristes ne profitent pas des changements qui s’opèrent dans la région. « Pour l’instant, nous n’avons pas encore enregistré d’accroissement d’activités terroristes dans la région, mais nous devons rester vigilants pour maintenir la stabilité », a-t-il insisté. A propos de la lutte contre le terrorisme au Sahel, M. Benjamin a noté que les pays de la région étaient en train de faire « énormément d’efforts » contre la menace du terrorisme, en particulier celle que représente le groupe « Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) ». « Actuellement, les gouvernements de toute la région sont en train de travailler avec beaucoup plus de détermination contre la menace de l’AQMI », a-t-il dit.

Evoquant la situation actuelle en Libye, le responsable américain a affirmé que, pour les Etats-Unis, la question essentielle « reste la satisfaction des aspirations du peuple libyen ». Selon M. Benjamin, le colonel El-Gueddafi « a perdu toute légitimité de gouverner la Libye et il faudrait qu’il s’en aille pour mettre fin à l’effusion du sang ». Le responsable américain a, cependant, écarté l’éventualité d’une intervention militaire américaine en Libye, précisant que les forces américaines, déployées dans la région, sont autorisées à participer uniquement à des tâches humanitaires.

Il a, par ailleurs, exprimé les « remerciements » de son pays au gouvernement algérien pour l’aide qu’il a apportée à des citoyens américains, en transportant de Libye une famille américaine à bord du navire algérien Tassilli II, qui a accosté au port d’Alger jeudi soir. « Nous sommes reconnaissants de ce geste humanitaire qui illustre bien l’étroite collaboration qui existe entre l’Algérie et les Etats-Unis », a-t-il dit.

Remerciements à l’Algérie

M. Daniel Benjamin a exprimé les « remerciements » de son pays au gouvernement algérien pour l’aide qu’il a apportée à des citoyens américains, en transportant de Libye une famille américaine à bord du navire algérien Tassilli II, qui a accosté au port d’Alger jeudi soir. « Nous sommes reconnaissants de ce geste humanitaire qui illustre bien l’étroite collaboration qui existe entre l’Algérie et les Etats-Unis »,

Une dynamique de partenariat mise au service de la lutte antiterroriste

La lutte antiterroriste reste sur la plan international, au centre d’une large concertation dans laquelle l’Algérie s’est insérée tout naturellement. Pour avoir subi dans sa chair, les effets d’un terrorisme particulièrement dévastateur, Alger a effectivement vu comme devoir de mettre à la disposition de la communauté internationale son expérience de la lutte et ses moyens.

Notre pays a intégré de ce fait toutes les institutions en charge dans leur agenda, de la lutte antiterroriste sur le plan international. Il s’agit d’une présence particulièrement active endossant toutes les responsabilités relevant de ce statut. Cela étant avec les Etats-Unis d’Amérique la concertation et le dialogue n’ont jamais cessé entre les deux pays. L’Algérie reçoit régulièrement des délégations d’experts en lutte antiterroriste cela a créé une dynamique de partenariat mise aujourd’hui au service de la communauté internationale.

C’est dans ce cadre de dialogue et de concertation que s’est ouverte hier à Alger une réunion du groupe de contact algéro-américain, mécanisme informel en place pour structurer le dialogue et débattre de toutes les questions liées à la lutte antiterroriste, sa projection sur le plan régional et international dans toutes ses dimensions notamment judiciaire, opérationnelle, d’assistance, technique. Les échanges d’informations sont , dans ce contexte, d’une importance capitale. Aujourd’hui la lutte antiterroriste ne peut avoir réellement d’efficacité qu’à travers le partage de l’information, le renseignement auxquels l’utilisation des nouvelles technologies de la communication ont donné une fiabilité jamais atteinte auparavant. C’est aussi dans la solidarité communautaire à échelle internationale que cette efficacité a été également rendue possible.

Le terrorisme longtemps combattu a beaucoup perdu certes de son influence, mais sa capacité de nuisance dispose encore de ressorts qui rend la vigilance au niveau mondial, comme une urgente nécessité. Deux des principaux intervenants de la lutte, Algérie-Etats-Unis contribuent à maintenir intacte la mobilisation et on ne peut que se féliciter en fait du dialogue et de la concertation qu’entretiennent les deux pays. Tous deux on ne peut l’oublier confrontés dans un passé récent, à la violence, terroriste et à ses funestes conséquences.

Les deux parties se réunissent à Alger dans une conjoncture particulière, celle prévalant notamment dans les pays du Sahel, où la situation sécuritaire s’est considérablement dégradée ces dernières années au point de susciter l’inquiétude chez les pays voisins dont l’Algérie, mais également de la communauté internationale.

Alger est particulièrement active sur ce front maintenant intact une mobilisation pour le suivi d’événements qui se déroulent à ses frontières.

Dans le cadre d’une concertation à vaste échelle, il est recherché les moyens de rétablir la paix dans la région, et de veiller à la mise en place de dispositifs d’aide aux pays intéressés pour amorcer des politiques de développement, sachant que le terrorisme se nourrit presque exclusivement de situations de détresse sociale qui minent les populations et les populations locales en particulier. Chacun est bien conscient de cette problématique et y attache la plus grande attention. Ce sont des aspects qui ne sont pas éludés, le moins du monde, dans le cadre de rencontres comme celle qui vient de se dérouler à Alger entre Algériens et Américains.

Tahar Mohamed Al Anouar