Algérie-Union Européenne,Casser les barrières… douanières

Algérie-Union Européenne,Casser les barrières… douanières

Une bonne occasion pour faire un état des lieux

L’accord d’association Algérie-UE mis en oeuvre depuis 2005 n’a pas permis aux produits algériens hors hydrocarbures de se placer sur le marché européen.



La visite de deux jours (les 6 et 7 juillet) de José Manuel Barroso sera l’occasion de faire un état des lieux des relations entre l’Union européenne et l’Algérie. Les entretiens qu’il aura avec les responsables du pays, en particulier avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, dépasseront sans nul doute le caractère spécifiquement économique qui leur est attribué, étant donné le contexte géopolitique qui prévaut, notamment en Afrique du Nord (Egypte, Tunisie, Libye…).

«Cette importante visite sera une occasion de passer en revue l’état et les perspectives des relations de coopération et de partenariat entre l’Algérie et l’Union européenne dans le cadre, notamment de la mise en oeuvre de l’Accord d’association», a déclaré Amar Belani, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, qui a indiqué qu’elle donnera l’occasion, par ailleurs, aux deux parties d’ «approfondir le dialogue et la concertation sur les questions régionales et internationales d’intérêt commun».

Cette visite «intervient dans un contexte des plus favorables au plan des relations bilatérales qui ne cessent de se développer dans différents domaines depuis l’entrée en vigueur, en 2005, de l’Accord d’association», a souligné le diplomate algérien. Qu’a-t-il apporté de plus à l’économie nationale? «La mise en oeuvre de l’Accord d’association n’a pas eu d’impact sur le niveau et la diversification des exportations algériennes hors hydrocarbures vers les pays de l’Union européenne», peut-on lire sur le site du ministère du Commerce.

Les statistiques plaident largement en faveur de ce constat. L’Algérie qui importait de l’UE pour un peu plus de 8 milliards de dollars avant la mise en oeuvre de l’Accord d’association (2002 à 2004) a importé pour plus de 24 milliards de dollars en 2011. Soit une augmentation de près de 200%.

Les exportations algériennes vers les pays de l’Union européenne qui étaient de 15 milliards de dollars, entre 2002 et 2004, sont passées à 36,3 milliards de dollars en 2011. Soit une augmentation de 140%. 97% de ces exportations sont constituées par les hydrocarbures. Celles des produits manufacturés, des produits agricoles et alimentaires ont atteint à peine 1 milliard de dollars en 2010.

Ce qui met en exergue un déséquilibre flagrant de la balance commerciale hors hydrocarbures même si l’Union européenne reste le principal partenaire de l’Algérie en termes d’échanges commerciaux, avec une part de marché de plus de 52%. Ce qui est loin des objectifs de l’Algérie qui envisage de diversifier son économie pour sortir de sa dépendance par rapport à ses exportations d’hydrocarbures. Les produits algériens ne font-ils pas recette en Europe? La question n’est pas abordée alors que des dispositions tarifaires qui y contribuent sont pointées du doigt.

Des consultations sont tenues pour la révision du démantèlement tarifaire des produits industriels et des concessions tarifaires agricoles ont été lancées (conformément à la décision du Conseil d’association tenu à Luxembourg le 15 juin 2010). Leur objectif est de reporter l’échéance de la mise en place de la zone de libre-échange prévue pour 2017 à 2020 au lieu de 2017 et de prévoir le rétablissement des droits de douane, font savoir les services du département du commerce.

Une manière pour l’Algérie de pouvoir souffler et trouver le bon cap et consolider son rang de partenaire privilégié de l’UE. C’est tout le sens de la visite du président de la Commission européenne, aujourd’hui à Alger.

«Cette visite, la première du genre de M.Barroso dans notre pays, vient une nouvelle fois témoigner de la volonté et de l’ambition des deux parties de conférer à leurs liens d’amitié et de coopération une dimension stratégique pérenne, à la hauteur des attentes et des aspirations des deux parties», a affirmé Amar Belani, le porte parole du ministère des Affaires étrangères.