Les élections législatives du 10 mai en Algérie ont-elles fait l’objet d’une vaste fraude orchestrée par le FLN?
Après la surprise de la victoire massive du FLN avec 220 sièges sur 462, un «front du refus» s’est constitué. Il rassemble seize partis s’estimant lésés par les résultats du scrutin, largement trafiqués selon eux.
Un rapport de la Commission nationale indépendante de surveillance des élections (Cnisel) pourrait bien leur apporter la justification manquante aux accusations sur les malversations électorales du parti du président.
Le dossier, qui devrait être remis début juin au président, «fait état de fraudes massives» selon une information du Quotidien d’Oran.
Il contredit en tout point le rapport de la Mission d’observation européenne qui s’était estimée «satisfaite du message positif pour les pays de la région adressé par l’Algérie lors de cette consultation et constitue un pas en avant vers l’approfondissement du processus démocratique en Algérie» selon les termes d’Inès Senders Yala, europarlementaire membre de la mission, rapportés par le Quotidien d’Oran.
Le quotidien numérique TSA Algérie insiste longuement sur la teneur du brûlant rapport de 71 pages qu’il aurait obtenu.
Le document évoquerait «le recours abusif aux procurations, estimées à des milliers, délivrées par les autorités militaires sans le respect des dispositions prévues dans la loi électorale», ainsi que «l‘inscription en bloc des militaires hors du délai fixé par la loi» une mesure qui aurait permis «de gonfler les résultats des législatives». Dans les régions militaires les résultats auraient été gonflés. Annonce prématurée des résultats, éviction de surveillants de bureaux de vote… tout semble indiquer une fraude selon la Cnisel
Le «Front du refus» a-t-il une chance de faire entendre sa voix?
Pour le Quotidien d’Oran, il n’y a pas le moindre espoir. Dans cette affaire paroles contre paroles le président Bouteflika choisira celle qui lui convient le mieux c’est à dire le rapport de la mission d’observation de l’Europe.
«Il ne faut pas s’attendre à ce que le pouvoir, destinataire de ce rapport, admette la réalité de son accablante teneur et encore moins qu’il en tienne compte de quelque façon que ce soit», déplore le journaliste Kharroubi Habib.