Un bateau spécialement affrété par les autorités algériennes pour la Libye est arrivé au port d’Alger jeudi soir avec 1.310 personnes à bord, dont plus de 700 Sahraouis, 500 Algériens, ainsi qu’une Américaine et ses sept enfants.
Le Tassili II avait été envoyé à Benghazi où de violents combats avaient eu lieu entre l’opposition et des forces fidèles au dirigeant libyen Mouammar Kadhafi et a fait escale à Tripoli avant de repartir mercredi en direction d’Alger.
A son arrivée, deux drapeaux ont été déployés par des passagers, l’un aux couleurs de l’Algérie et l’autre à celles de l’ex-colonie espagnole du Sahara Occidental, a constaté une journaliste de l’AFP.
D’autres voyageurs criaient « One Two Three Viva l’Algérie », depuis le navire qui assure généralement la liaison Alger-Alicante ou Alger-Marseille.
A bord du Tassili 2, une équipe de médecins et de psychologues devaient prendre soin des personnes évacuées. « Tout s’est bien passé, a indiqué un membre du groupe à l’AFP, il n’y a pas eu de blessé évacué, juste une personne handicapée ».
Parmi les personnes débarquées, de nombreuses femmes et enfants, beaucoup de jeunes « ravis de regagner un pays tranquille », selon l’expression d’un Sahraoui venu de Benghazi.
« J’ai un restaurant pizzeria à Benghazi, a raconté Hassan Youssef, ce sont mes quatre enfants ici à Annaba (la grande ville de l’ouest algérien), qui m’ont envoyé en Libye et j’espère que tout finira vite pour que je puisse y retourner », a-t-il dit, refusant de décrire la situation sur place.
A Ajdabia, dans la banlieue ouest de Benghazi, « où nous habitions nous avons dû tout laisser car ça tirait de partout, raconte Fathia. J’ai cinq enfants, le dernier âgé d’un mois », dit-elle en le montrant dans sa poussette, « et mon mari était employé dans le Sahara ».
« Les Libyens ont été très sympas avec nous ils nous ont amené des matelas, nous ont donné à manger pendant ces moments-là », a-t-elle dit. « Et j’espère que nous y retournerons vite. Nous y sommes depuis l’an 2000 et nous n’avons pas où vivre ici ».
De nombreuses femmes et enfants, les traits tirés mais souriants sont descendus de l’énorme navire blanc. Ils ont passé les formalités sans difficultés tandis qu’à la sortie des douanes, des pancartes aux noms des villes algériennes attendaient de récupérer ceux qui voulaient rentrer dans leurs wilayas (préfectures) d’origine.
Certains traînaient de grosses valises, des baluchons avec de nombreux jeunes « ravis de regagner un pays tranquille », selon l’expression d’un Sahraoui venu de Benghazi.
Parmi les étrangers débarqués à Alger figurent également des Tunisiens et des Egyptiens, selon le ministère algérien des Affaires étrangères, tandis qu’un diplomate marocain déclarait attendre cinq de ses compatriotes.
En tout, a indiqué le secrétaire d’Etat chargé de la communauté algérienne à l’étranger Halim Benatallah, lors d’un point de presse improvisé au port d’Alger, 3.800 ressortissants algériens qui ont été rapatriés de Libye à ce jour. Selon lui depuis le 24 février, un total de 6.000 personnes ont été évacuées vers l’Algérie, dont 2.200 étrangers de 27 nationalités, par air, mer et voie terrestre.
