Un ancien chef de gouvernement algérien, Mouloud Hamrouche, a appelé jeudi à faire tomber le régime du président Bouteflika « dans le calme », avec l’aide de l’armée, estimant qu’il n’était plus en mesure de diriger le pays.
Lors d’une conférence de presse à Alger, M. Hamrouche a déclaré que « les facteurs de blocage sont toujours là, avec ou sans renouvellement du mandat », d’Abdelaziz Bouteflika, dont la candidature à un quatrième mandat a été annoncée la semaine dernière.
« Ce régime s’est effrité et va tomber (c’est pourquoi) je veux le faire tomber dans le calme et non dans une vague de violence », a-t-il dit.
« La crise dépasse cette élection (. . . ) qui ne sert à rien (. . . ) et mon sentiment est que ce régime n’est pas bon pour l’Algérie ».
M. Hamrouche, qui faisait partie des six candidats qui se sont retirés de la présidentielle de 1999 –remportée par M. Bouteflika– car que les « jeux étaient faits », a d’ailleurs annoncé qu’il ne se présenterait pas pour celle de 2014.
Pour lui, l’armée doit jouer un rôle dans ce changement, car « il n’y a aucune chance d’élaborer la démocratie sans l’aval de l’armée ».
« Je ne demande pas un coup d?État. Je n?appelle pas l?armée à empêcher Bouteflika de se représenter. Je l?appelle à sauver l?Algérie de l?impasse », a indiqué M. Hamrouche, qui a été chef de gouvernement entre 1989 et 1991.
Le gouvernement Hamrouche était considéré comme l’artisan des réformes politiques qui ont permis l’émergence d’une presse privée après 26 ans de règne de médias publics.
M. Bouteflika, qui fêtera dimanche ses 77 ans, est au pouvoir depuis 1999, un record de longévité en Algérie.
Il briguera un 4e mandat lors de la présidentielle du 17 avril malgré des problèmes de santé qui alimentent les doutes sur sa capacité à diriger le pays.